Paul Neuhuys |
Le vent, de sa masse bleue, remplit l'espace ensoleillé et l'Escaut, peint en vert, ondule sous les transadantiques roses Les navires ont fait escale dans le golfe du Bengale Le yacht blanc est une mouette le remorqueur luit comme un phoque Un calme tumulte règne les docks sont bondés de trafic le fer rebondit sur les dalles les cordages sentent le goudron Une grue délicate soulève un énorme bloc de basalte comme une dame prend un sucre en levant le petit doigt Les blanches cabines sont vernies comme des chambres de jeunes filles et l'acier luisant des machines est chaud comme une nuit d'amour Le nègre, chauffeur de navire, rêve, appuyé au bastingage, d'une obscure forêt de cachou sur le Zambèze du Mozambique Une sirène bâtit au ciel sa lourde maison sonore et le vent sculpte une statue dans un bloc épais de fumée Les steamers tirent sur leurs amarres mon cour est un matelot ivre Vancouver, Tombouctou, Singapore, c'est à combien de kilomètres? Le fleuve est une pelouse rapide maintenue entre les deux quais et les carènes multicolores sont les blouses des jockeys |
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Paul Neuhuys (1897 - 1984) |
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Portrait de Paul Neuhuys | |||||||||