Pernette du Guillet |
Naissance: vers 1520 Lyon Décès: 7 juillet 1545 Comment répond-elle aux avances de Maurice Scève ? En lui payant le tribut d'une admiration discrète. Elle anime les impatiences de son amour, mais dédaigne de les apaiser. Elle s'amuse tendrement à le nommer « Mon Jour » et se dit sa «Journée ». Mais de nuit, pas question. Bien peu de choses nous sont parvenues de Pernette du Guillet. On estime qu'elle est née vers 1520, et les épitaphes qui figurent à la fin des Rymes fixent la date de sa mort au 17 juillet 1545. Les seuls renseignements biographiques disponibles demeurent ceux fournis par l'éditeur Antoine Du Moulin dans l'épître «Aux Dames Lyonnoises» qui inaugure le recueil posthume de ses Rymes. Il y évoque une «vertueuse, gentile, et toute spirituelle» dame, emportée trop tôt par la mort, qui alliait esprit et culture. Elle «avoit [...] entiere et familiere congnoissance des plus louables vulgaires [langages vernaculaires] (oultre le sien) comme du Thuscan [Toscan], et Castillan», maîtrisait le latin et apprenait le grec. Ses Rymes auraient paru à la demande du mari endeuillé, qui se serait adressé à Du Moulin pour mettre au jour des «brouillars» trouvés, toujours si l'on en croit l'épître, au fond d'un tiroir. Ce peu de renseignements ne remet cependant pas en cause l'existence de Pernette Du Guillet: le débat actuel sur Louise Labé ne doit pas faire oublier que les conditions de publication des deux poétesses diffèrent largement. Elle naît dans une famille noble et épouse en 1538 un du Guillet. Elle rencontre Maurice Scève au printemps 1536 ; il a trente-cinq ans et elle seize. Elle devient son élève. Leur amour impossible devient la source d'inspiration de ses poèmes, publiés post-mortem par son mari en 1545 sous le titre Rymes de gentille et vertueuse dame, Pernette du Guillet. La plupart de ses vers ont été écrits pour être mis en musique et chantés. Quant à Maurice Scève il publie Délie, un recueil de poèmes qu'il lui dédie sans la nommer. Comme elle est mariée en 1538 avec le Sieur Du Guillet, leur amour impossible devient source d'inspiration. La plus grande partie de ses rimes a été écrite pour être mise en musique et chantée, et l'a été dès 1540. Elle meurt à 25 ans, le 7 juillet 1545, emportée par une épidémie de peste. A la demande de son mari, l'érudit Antoine du Moulin examine les feuillets où elle consignait ses poésies et les fait éditer dans leur confusion originelle. Oeuvres - 1540 : pièce LII, «Je n'oserois le penser veritable», mise en musique par Pierre de Villiers, et pièce LIII, «En lieu du bien, que deux souloient pretendre», mise en musique par Quentin ou François de Lys, in Second livre contenant xxvii chansons nouvelles à quatre parties en ung volume, Paris, P. Attaignant et H. Jullet, 1540 (publiées la même année in Le Parangon des chansons, sixiesme livre [.], Lyon, J. Moderne, 1540). - 1541 : pièce XII, «Le Corps ravy, l'ame s'en esmerveille», mise en musique par Gabriel Coste, et pièce XIV, «Le grand desir du plaisir admirable», mise en musique par François de Lys, in Le Parangon des chansons, neufvieme livre [.], Lyon, J. Moderne, 1541. - 1545-1552 : Rymes de gentile et vertueuse dame D. Pernette du Guillet, Lyonnoise, Lyon, Jean de Tournes, 1545 (édition Antoine du Moulin) -- Rymes, édition critique par Élise Rajchenbach, Genève, Droz, 2006. |
Pernette du Guillet (1520 - 1545) |
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Portrait de Pernette du Guillet | |||||||||