Philippe Delaveau |
Un feu dans le jardin fermé, lentement rêve. L'arbre avare contemple son trésor inutile. Automne campe à la fenêtre. Ses brouillards Ont revêtu les toits de ce silence triste Qui fait jaillir la lampe à la proue des rideaux. Mais où en est la nuit? dit le veilleur, Et le rideau retombe sur la vitre éclairée. La richesse, à quoi bon? songe tout bas la branche, Et l'or s'écroule doucement sur les pelouses. Là-bas, ce banc sur lequel vous aimiez vous asseoir Est demeuré désert; et l'ombre descendue Refoule jusqu'aux rues bruyantes les souvenirs Qui dorent leur image sur nos branches. Quelle est cette richesse? Alors, le patriarche A mis sur son épaule pour partir une besace : Il faut gagner la nuit généreuse qui passe Au-dessus des fumées et des visibles ciels, Et reconnaître enfin parmi les plus lointaines Des étoiles, celle où le souvenir S'affine à la clarté de la lampe espérance, Que le vent porte à l'aube et les chants à nos lèvres. |
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Philippe Delaveau (1950 - ?) |
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Portrait de Philippe Delaveau | |||||||||
Eléments de bibliographie |
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