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Philippe Delaveau |
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Ils cherchaient le moyen de gravir La sainte, la violette montagne. Au jour du premier jour, après L'invention des rosées sur l'herbe neuve et l'églantine, Le soleil ruisselait neuf encore pour un nombre Fini de jours. La litanie traînante des étoiles Qui tombent de plusieurs nuits, encore murmurait Les étincellements des célestes cavernes, Où l'oil sans le recours des nombres infinis Ne parvient pas. C'était le chant liquide et bleu De la flamme nouvelle, l'or blanc de l'aube sur les pâtures. Les oiseaux essayaient leurs couleurs au-dessus des sources, Et devisaient du vert avec le rouge, de l'orange et du mauve, Et leurs becs attendaient sur les branches graciles L'embrasement des fruits par le premier été. Puis l'air connut l'étirement des bras du chêne, le stria Agencement des conifères, l'olivier sec, la pourpre du rhododendron. Alors ce fut le jour coupable, une lumière empoisonna Le vouloir libre de l'Épais, encore enduit de glaise, Lorsque la Vive proposa d'être des dieux. Vinrent les pluies Sur le labour qui ramène la mouette hostile Derrière le tracteur aux reins puissants; dans le haut peuplier Le corbeau guette à l'horizon la longue faux Qui couche les moissons et la splendeur des mâles. Le frère fut haï de son frère jaloux; On sculpta dans l'ardeur des fumées le porche gris des villes : Les foules pénétraient sans fin dans les rues désertées. Certains voulurent des engins Capables de franchir les abîmes de la mer indomptable; On arrache au torrent l'usufruit de ses gammes. Maint signe rappelait une terre invisible. Des lacs sereins, des bancs de perce-neige En ceinturent les sommets immaculés. La cime demeurait inaccessible, alors Certains conçurent le dessein d'une haine patiente. |
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Philippe Delaveau (1950 - ?) |
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