Philippe Delaveau |
Caïn se promenait avec ennui, se souvenant Des bosquets où l'oiseau de l'aube lance Sa juste note plusieurs fois, dans le jour innocent. D'où vient ce souvenir? Pourquoi dans une rue S'arrête-t-on soudain, la proie fugace du bonheur : Et s'abolit le temps et de l'azur ruisselle Une joie bleue qui nous rappelle Que nous étions promis à d'autres lieux, pour des fêtes sans fin. Caïn lève ses yeux repentants : où est le Juste Que j'aille à ses pieds me jeter? Et nous cherchons dans les recoins de la mémoire Infidèle, une campagne encore épargnée par le bruit : On y devine les bêtes du bocage Au grognement, là-bas, derrière la clôture. Sur l'herbe verte, dans le seau, le lait repose, Onctueux et doux. Une abeille couleur De crottin d'or, trace dans l'air bleuté Une arabesque au-dessus des lavandes. Le même amour nous épargnera-t-il? Caïn rejette Dans le canal, son vêtement d'orgueil, secoue dans l'ombre Sa tête aux cheveux emmêlés, et nu, s'éloigne sur les trottoirs. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Philippe Delaveau (1950 - ?) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Philippe Delaveau | |||||||||
Eléments de bibliographie |
|||||||||