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Philippe Delaveau |
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Le monde retentit de voix qui sollicitent : La barrière s'entrouvre, le vent halète, les fleurs Échangent de muets conciliabules, s'agitant, et tout au fond de toi, Dans la demeure, une voix peine à dire son murmure. Ceux qui parlent, Nous ne savons ce qu'ils implorent; ce qu'il fallait répondre. Même nous refusons de voir ce qui nous est destiné. Peut-être ainsi : recueille un peu de la vie éphémère; écoute La souffrance palpiter sur ses roseaux muets. Dans la nuit vagabonde. Un souffle luit sur la flûte du ciel, et la colombe d'un feuillage Dit de la nuit la légère, la tendre : elle est venue calmer Votre douleur. Alors tu connaîtras dans le secret, Le bruit silencieux de son passage. Lorsque mourut Scholastique, un matin, Trois jours après l'orage bienheureux; à sa fenêtre Benoît vit Le frémissement de son âme enlevée dans la brume, Au-dessus de la cage des arbres battus de pluie. Les étemels seuls distinguent Dans le jour transparent, le port que la bourrasque a malmené. À quoi bon le poème alors, si tu ne sais Un peu l'amour; si, lové dans le ventre de l'heure Tu ne sais recueillir cette voix douce au creux de la ténèbre, Dans l'ombre de tes os. Et qui te parle, n'a connu Que toi, ne cesse de t'aimer du jour où tu naquis, Aveugle et sourd et nu, au milieu du désert. Couche enfin ta face contre le sol, Afin que passe proche au-dessus de la brise, Celui dont la nuit d'ombre est le vestige. |
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Philippe Delaveau (1950 - ?) |
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