Philippe Delaveau |
Derrière un mur et loin, nous nous tenions, tandis que sur la plaine Titubaient les moissonneuses. Puis, ce fut le silence et les arbres N'osaient troubler la paix d'un froissement de feuilles, De l'azur noir et des herbes roussies. Les criquets, les cigales, Rythmaient l'attente de la nuit qui dort sous la terre profonde, Et la mélancolie des cours qui savent la moisson Proche d'être assemblée sous la caresse des mains d'homme. La pièce silencieuse à la voûte croisée, entre les murs blanchis Est vaste; il se prosterne, vêtu De sa bure implacable, à peine lumineux, l'aile pourpre, couleur Des vieux sols et du sang, de crépuscule et de feuillage. C'était l'instant secret : elle écoutait, tète penchée, mains Unies, silencieuse. Son regard est plongé Dans l'infini de l'ange. Saint Pierre au crâne fracassé, S'agenouille sans fin dans l'oraison plus fraîche que les aubes. Et la moisson reprend, couvrant d'éteules La plaine exaucée du soleil, tandis que la joie Monte à la tombée du soir, dans la fraîcheur des nuits, vers ceux Qu'il comble. |
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Philippe Delaveau (1950 - ?) |
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Portrait de Philippe Delaveau | |||||||||
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