Philippe Delaveau |
Le roi chemine dans la solitude, il chemine À travers les plaines dévastées, la herse des fumées; Sur le lacis des hideuses villes, traverse les marais, les maisons Hautes, le miroir des vitrines, la boue du long torrent Qu'entraîne au loin la pluie. L'arbre se souvient de celui Qu'on élève, le dérisoire, le sublime. Il tient le sceptre de roseau, Mais nul ne brisera les os du serviteur souffrant (sa face de tendresse te regarde). Il peine encore sur la montée. Les troncs sont morts Des arbres vieux et secs ; l'inutile figuier lève ses branches grêles Dans la torpeur de l'aube, et se déchire le rideau Qui découvre la nouveauté du monde, jette à l'ombre le vieux Univers. Un vent Glacé balaie sur les places sanglantes les feuilles, roule De l'an qui s'attarde le foudre ferraillant sur les pavés, et l'oil Du cheval écumant reflète un monde de folie; les freux s'égaillent Dans l'air puant, Vénus emporte promptement sa malle, Suivi du pas tremblant des faunes; sur le rivage Jetant aux quatre horizons son cri, Pan s'efforce vainement de moquer l'année neuve, Tandis que sur les chaumes, les toitures en feu, La nuit s'écarte et resplendit alors, Comme une couronne sur les étendues. |
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Philippe Delaveau (1950 - ?) |
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Portrait de Philippe Delaveau | |||||||||
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