Philippe Delaveau |
Rien ne subsiste d'un palais, ni de la reine Qui gémit : l'autre l'écoute, médusée, n'osant enfreindre Ses paroles. Et l'antichambre verrouillée À peine allume ses chandelles, que le jour a cessé. Ainsi de l'ombre murmurante : L'amour y expire à la nuit, après avoir Aux lèvres tendres, laissé paraître un mot terrible. Pour quels rivages s'éloignent ces navires, Tandis que la lumière s'éteint? Lointaines mers, tempêtes, mon cour est plus noir Que vos tumultes. Pourquoi tant de douleur dans la ténèbre De ta nuit? Nos mains unies, nos lèvres proférant Un seul tacite mot dans leurs embrasements. Je reviendrai Vers mes rivages, seule, m'efforçant de sourire, Mais ne puis oublier d'un prince généreux, sur des lèvres Amies, les syllabes fragiles d'une parole amère. Partout du désespoir je rencontre l'image, et solitaire Je m'en vais. Les larmes des princesses Sont tout aussi fragiles que les autres; le malheur Ne distingue pas ceux qu'il choisit, sinon pour les meurtrir. Le poète à sa table s'éprend de celle qui le quitte. Et nous n'entrerons pas, malgré le vestibule et les murs traversés, L'attention de tant d'oreilles, dans l'antichambre. Votre douleur Brûle secrètement sous des feux indiscrets, belle exilée, docile Voyageuse, craignant de trop souffrir malgré les mers et les années, Qui nous séparent de vos songes. Semblables à vos amours, nous sommes infidèles Aux cours qui nous adorent voilés de leurs secrets. |
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Philippe Delaveau (1950 - ?) |
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