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Philippe Delaveau |
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Rêveuse était la nuit peuplée de songes. La lune Inerte et blanche au-dessus des miroirs, Joue la pièce inconnue sur les tréteaux sanglants. Mais nous passons sans jamais regarder la splendeur du décor Ni les habits de scène, sans rien comprendre : Qui sommes-nous dans les grands corridors? Qui sommes-nous lorsqu'une larme tombe, si parfaite Et ronde, et lumineuse, tremblante sur la mèche De nos yeux, lorsque la flamme de l'espoir Hésite, que menacent les vents invisibles? Alors la lune glisse entre les interstices Du volet son jour amer et blanc, et cherche à soulever Les rancours effondrées sur l'habit de la veille Au bas des plinthes ; à gonfler la douleur comme fait du rideau L'aube aux vitres entrebâillées sur la fraîcheur de l'herbe. Ecoute, Seigneur, les naufragés de la longue nuit. Ceux qui ne peuvent plus lever leurs mains vers Toi, Car la fatigue les étreint le long de la tiédeur du corps, Mais vois la lueur incertaine au fond de leur poitrine, d'un cour Inapte à rien saisir du mouvement dans l'ombre Des anges les plus blancs et du jour le plus pur. |
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Philippe Delaveau (1950 - ?) |
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