Pierre Audard |
La flamme qui m'appelle aux portes de la ville lumière de la brisure et lumière des yeux morts la flamme aux gouttes de sang et aux poings de sel c'est le sein couvert de flèches et de forêts où les animaux viennent mordre et chercher la race perdue Race trouvée du fond des âges où elle dormait baigneuse verte entre les échafaudages et l'acier dans les rues sans nom elle se rencontre et se reconnaissant belle dormeuse elle rit dormeuse donneuse aux sons de foudre et de fanfares aux yeux de chat et son rire quand il se lève chargé de feuilles gonflé de poudres lourd des lourdes aurores bouge éclate en boules de verre Rag ragaha le soleil et ses pieds, sa main trop petite porte sa tête il bouge il éclate en charbons en nuits claires le charbon passe pour un météore aux yeux des hommes Le soleil voit son double à cheval entre les montagnes c'est le faux-soleil-vivant des bords de la tombe dans les montagnes où il avance les herbes sont arrachées la terre brûlée les eaux desséchées l'eau sous sa main devient la forêt des blocs de basalte où le prophète apparaît aux heures du hasard. mais il ne parle qu'au granit et à l'ivoire il ne parle pas pour la race sans nom, pour son angoisse pour ses rêves de ténèbres, car il ignore ce nom de pluie sèche Dormeuse |
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Pierre Audard (1909 - 1981) |
Portrait de Pierre Audard |