Pierre de Marbeuf |
Naissance: 1596 Décès: 1645 Pierre de Marbeuf est un poète baroque français du XVIIe siècle. Né en Anjou ou en Normandie, Pierre de Marbeuf, sieur d'Ymares et de Sahurs, fait ses études à La Flèche où il est le condisciple de Descartes puis à Orléans où il étudie le droit. Poète galant, il séjourne un certain temps à la cour de Lorraine. Après être passé par la Savoie, il se retire à Pont de l'Arche (où certains biographes pensent qu'il est né). Là il est nommé maître des eaux et forêts. La grande affaire de sa vie fut son mariage. Il n'était pas heureux en ménage, dit-on, et à la mort de sa femme il entonna un chant d'allégresse intitulé « Le misogyne ». Il fait ses études au collège de La Flèche et vit à Paris de 1619 à 1623. Il étudie le droit en compagnie de Descartes. Auteur de sonnets baroques et du Recueil de vers (publié à Rouen en 1628), il met en ouvre les thèmes de la nature, de la fragilité de la vie et de l'amour. Il sera aussi maître des eaux et forêts, ce qui peut expliquer la présence récurrente de la nature dans son ouvre. C'est un poète utilisant énormément le registre comique et pathétique. Normand, élevé au collège jésuite de La Flèche (où il a Descartes pour condisciple), Pierre de Marbeuf, étudiant à Orléans, y tombe amoureux d'une jeune fille qu'il suit à Paris. Il n'y reste que trois ou quatre ans, y fréquentant les jeunes poètes qui forment le cercle de Piat Maucors, avant de regagner sa Normandie natale pour y prendre une charge de maître des eaux et forêts, s'y marier et y vivre le reste de sa vie. De son ouvre poétique, relativement réduite, et qu'il publie entre 1618 et 1628, se dégage l'impression d'une grande diversité, tant dans les formes, les styles, les tons que les genres. Pour autant, son art est bien reconnaissable. Aimant jouer avec les mots, il se plaît dans la recherche de sonorités curieuses et d'images contrastées, non de façon gratuite mais poussé par un désir profond de capter l'insaisissable, d'établir avec l'univers fuyant des liens que seule la poésie peut tisser : liens d'harmonie, musicaux et sonores; liens sensuels, d'impressions fugaces et de sensations vives; liens thématiques, assurant comme une correspondance entre son propre imaginaire et le monde. Cette merveilleuse jonglerie langagière avec trois mots aux sonorités proches : mer, amer et amour, constitue le poème baroque par excellence. Rien de superficiel pour autant. Sous la virtuosité et l'ingéniosité, Marbeuf, par cette métaphore filée : « l'amour est la mer », parvient à faire sentir aussi bien que le « Cantique des cantiques » le caractère inextinguible de l'amour. Son Recueil des vers est publié à Rouen en 1628. En 1633 paraissent Le Portrait de l'homme d'État et Le Miracle de l'amour. Auteur de sonnets baroques, il met en ouvre les thèmes de la nature, de la fragilité de la vie et de l'amour. Connu tardivement, il est apprécié non seulement pour ses qualités de poète, mais aussi pour ses talents satiriques. L'oeuvre de Pierre de Marbeuf est plutôt variée, on y retrouve des sujets bucoliques, amoureux ou religieux, la forme sonnet ou élégiaque et des textes écrits aussi bien en latin qu'en français. Parmi son oeuvre, on peut noter « Psaltérion Chrestien » (1618) publié à Rouen, suivi de « Poésies meslées du mesme autheur » ; « Ouvres poétiques du Sieur de Marbeuf sur l'heureux mariage de leurs altesses de Savoie » (1619) publié à Paris et à Rouen. Dans « Recueil des vers de M. de Marbeuf, sieurs de Sahurs » (1628) publié à Rouen avec « Epigramma latina », on retrouve le plus connu des poèmes de Pierre de Marbeuf, « A Philis », qui commence avec le célèbre vers : Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage. Il publiera également « Le portrait de l'homme d'Estat, Ode » (1633), qui sera réédité dans « Sacrifice des muses au grand cardinal Richelieu » (1635). Malgré ces oeuvres, Marbeuf ne connaîtra qu'une gloire éphémère à son époque, et ne restera dans l'histoire littéraire que grâce essentiellement à son sonnet « A Philis ». Sur le lieu de sa naissance, les avis sont partagés. On choisit généralement Sahurs, dans l'Eure, entre Rouen et Saint-Martin-de-Boscherville ; l'année : 1596. « On imagine aisément l'enfance de Pierre de Marbeuf au milieu de ces prés et de ces bois. » Il aimait sa famille, son père (un soleil « qui paraissant sur la surface de ce livre (l'édition de ses poèmes) éblouit les yeux de ceux qui, regardant de trop près, s'opposeraient à son céleste flambeau »), sa sour, et sa tante paternelle surtout : « ... son trépas me fut si fort sensible, Que trop de sentimens me rendit insensible, Puisque malgré mes voux Je perdis mon espoir en perdant une tante, Qui fut étant vivante, Plus que mère à ses fils, et mère à ses neveux. » Il fait ses études au collège des jésuites de La Flèche (il y eut pour condisciple Descartes : celui-ci, selon Adrien Baillet « aimait les vers beaucoup plus que ne pourraient l'imaginer ceux qui ne le considèrent que comme un philosophe qui aurait renoncé à la bagatelle. Il avait même du talent pour la poésie, et il a fait voir qu 'il n 'en ignorait point les délicatesses et qu'il n'était pas entièrement insensible à ses douceurs ». « On devine aisément les entretiens passionnés des deux jeunes gens sur les grands poètes de l'antiquité étudiés en classe »), puis il fait son droit à Orléans. A Paris, il chante Hélène, Gabrielle, Madeleine, Philis et surtout Amaranthe. Il séjourna longtemps à la Cour de Lorraine, puis en Savoie. Il se retira ensuite à Pont-de-l'Arche, investi de la charge de Maître particulier des Eaux et Forêts, qu'exercera plus tard Jean de La Fontaine. Il meurt en 1645. Étude : Maurice Lever, introduction à l'édition du Miracle d'amour, p. 16-46. |
Pierre de Marbeuf (1596 - 1645) |
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Portrait de Pierre de Marbeuf | |||||||||