Pierre de Ronsard |
... Les hommes reverront les dieux venir en terre, Le ciel, sans plus s'armer d'un grommelant tonnerre, Sans plus faire la grêle et la neige couler, Fera dessur les champs la manne distiller. Les pins, vieux compagnons des plus hautes montagnes, En navires creusés ne verront les campagnes De Neptune venteux : car sans voguer si loin La terre produira toute chose, sans soin, Mère qui ne sera comme devant férue De râteaux aiguisés ni de soc de charrue. Car les champs, de leur gré, sans taureaux mugissant Sous le joug, se verront de froment jaunissant. Les moissons n'auront peur des faucilles voûtées, Ni l'arbre de Bacchus des serpettes dentées. Car toujours par les prés l'ondoyant ruisselet Ira coulant de vin, de nectar et de lait. Le miel distillera de l'écorce des chênes Et les roses croîtront sur les branches des frênes. Le bélier, en paissant au milieu d'un pré vert, Se verra tout le dos d'écarlate couvert, De pourpre l'agnelet, et la barbe des chèvres Deviendra fine soie à l'entour de leurs lèvres, Les cornes de taureaux de perles, et encor Le rude poil des boucs jaunira de fin or. Bref, tout sera changé, et le monde difforme Des vices d'aujourd'hui prendra nouvelle forme... |
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Pierre de Ronsard (? - 1585) |
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Portrait de Pierre de Ronsard | |||||||||
Biographie1524 - (10 ou 11 septembre) : naissance au château de la Posson-nière (Couture, Loir-et-Cher). Orientation bibliographique |
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