Pierre de Ronsard |
... Que ta puissance, ô Mort, est grande et admirable! Rien au monde par toi ne se dit perdurable, Mais, tout ainsi que l'onde à val des ruisseaux fuit Le pressant coulement de l'autre qui la suit, Ainsi le temps se coule, et le présent fait place Au futur importun qui les talons lui trace. Ce qui fut, se refait; tout coule, comme une eau, Et rien dessous le Ciel ne se voit de nouveau, Mais la forme se change en une autre nouvelle, Et ce changement-là, Vivre, au monde s'appelle, Et mourir, quand la forme en une autre s'en va. Ainsi, avec Vénus, la Nature trouva Moyen de ranimer, par longs et divers changes, La matière restant, tout cela que tu manges; Mais notre âme immortelle est toujours en un lieu, Au change non sujette, assise auprès de Dieu, Citoyenne à jamais de la ville éthérée, Qu'elle avait si longtemps en ce corps désirée. Je te salue, heureuse et profitable Mort, Des extrêmes douleurs médecin et confort. Quand mon heure viendra, Déesse, je te prie, Ne me laisse longtemps languir en maladie, Tourmenté dans un lit; mais puisqu'il faut mourir, Donne-moi que soudain je te puisse encourir, [Prince, Ou pour l'honneur de Dieu, ou pour servir mon Navré d'une grand plaie au bord de ma province. |
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Pierre de Ronsard (? - 1585) |
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Portrait de Pierre de Ronsard | |||||||||
Biographie1524 - (10 ou 11 septembre) : naissance au château de la Posson-nière (Couture, Loir-et-Cher). Orientation bibliographique |
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