Pierre de Ronsard |
Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avoit desclose Sa robe de pourpre au Soleil, A point perdu ceste vesprée Les plis de sa robe pourprée. Et son teint au vostre pareil. Las! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place Las ! las ! ses beautez laissé cheoir ! O vrayment marastre Nature, Puis qu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne. Tandis que vostre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez vostre jeunesse : Comme à ceste fleur la vieillesse Fera ternir vostre beauté. Fay refraischir mon vin de sorte Qu'il passe en froideur un glaçon; Fay venir Janne, qu'elle apporte Son luth pour dire une chanson : Nous Dallerons tous trois au son; Et dy à Barbe qu'elle vienne, Les cheveux tors à la façon D'une follastre Italienne. Ne vois-tu que le jour se passe ? Je ne vy point au lendemain. Page, reverse dans ma tasse. Que ce grand verre soit tout plain. Maudit soit qui languit en vain. Ces vieux Médecins je n'appreuve : Mon cerveau n'est jamais bien sain, Si beaucoup de vin ne l'abreuve. |
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Pierre de Ronsard (? - 1585) |
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Portrait de Pierre de Ronsard | |||||||||
Biographie1524 - (10 ou 11 septembre) : naissance au château de la Posson-nière (Couture, Loir-et-Cher). Orientation bibliographique |
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