Pierre de Ronsard |
Ô fontaine Bellerie, Belle fontaine chérie De nos Nymphes, quand ton eau Les cache au creux de ta source, Fuyantes le Satyreau Qui les pourchasse à la course Jusqu'au bord de ton ruisseau, Tu es la Nymphe éternelle De ma terre paternelle : Pour ce, en ce pré verdelet, Vois ton poète qui t'orne D'un petit chevreau de lait, A qui l'une et l'autre corne Sortent du front nouvelet. L'été, je dors ou repose Sur ton herbe, où je compose, Caché sous tes saules verts, Je ne sais quoi, qui ta gloire Enverra par l'univers, Commandant à la mémoire Que tu vives par mes vers. L'ardeur de la canicule Ton vert rivage ne brûle, Tellement qu'en toutes pans Ton ombre est épaisse et drue Aux pasteurs venant des parcs, Aux boufs las de la charrue Et au bestial épars. Iô ! tu seras sans cesse Des fontaines la princesse, Moi célébrant le conduit Du rocher percé, qui darde, Avec un enroué bruit, L'eau de ta source jasarde Qui trépillante se suit. |
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Pierre de Ronsard (? - 1585) |
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Portrait de Pierre de Ronsard | |||||||||
Biographie1524 - (10 ou 11 septembre) : naissance au château de la Posson-nière (Couture, Loir-et-Cher). Orientation bibliographique |
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