Pierre de Ronsard |
Lave ta main, qu'elle soit belle et nette, Réveille-toi, apporte une serviette : Une salade amassons, et faisons Part à nos ans des fruits de la saison. D'un vague pied, d'une vue écartée De ça, de là, en cent lieux rejetée Sur une rive, et dessus un fossé, Dessus un champ en paresse laissé Du laboureur, qui de lui-même apporte Sans cultiver herbes de toute sorte, Je m'en irai, solitaire, à l'écart. Tu t'en iras, Jamyn, d'une autre part, Chercher, soigneux, la boursette touffue, La pâquerette à la feuille menue, La pimprenelle heureuse pour le sang Et pour la rate, et pour le mal de flanc. Je cueillerai, compagne de la mousse, La responsette à la racine douce Et le bouton des nouveaux groseilliers Qui le printemps annoncent les premiers. Puis, en Usant l'ingénieux Ovide En ces beaux vers où d'amour il est guide, Regagnerons le logis pas à pas. Là, recoursant jusqu'au coude nos bras, Nous laverons nos herbes à main pleine Au cours sacré de ma belle fontaine, La blanchirons de sel en mainte part, L'arroserons d'un vinaigre rosard, L'engraisserons de l'huile de Provence : L'huile qui vient aux oliviers de France Rompt l'estomac et ne vaut du tout rien. Voilà, Jamyn, voilà mon souv'rain bien... |
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Pierre de Ronsard (? - 1585) |
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Portrait de Pierre de Ronsard | |||||||||
Biographie1524 - (10 ou 11 septembre) : naissance au château de la Posson-nière (Couture, Loir-et-Cher). Orientation bibliographique |
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