Pierre Emmanuel |
Naissance: 3 mai 1916 à Gan (Pyrénées-Atlantiques) Décès: 24 septembre 1984 à Paris Noël Mathieu, plus connu sous le pseudonyme Pierre Emmanuel, est un poète français. Souvent perçu, par extrapolation, comme un poète d'inspiration chrétienne. Tandis que ses parents émigraient aux États-Unis, Pierre Emmanuel fut élevé à Lyon par un oncle paternel. Après des études de lettres à l'université de Lyon, il entama une carrière d'enseignant. Venu à la poésie par la lecture de La Jeune Parque de Valéry, il se familiarisa avec les romantiques allemands (Hölderlin) et les auteurs anglais (Hardy, Hopkins). C'est Pierre-Jean Jouve, qu'il rencontra en 1937, qui devait le guider dans ses débuts poétiques ; son premier recueil, Élégies, parut en 1940, mais c'est avec Tombeau d'Orphée (1941) qu'il acquit une véritable reconnaissance. L'ouvre poétique de Pierre Emmanuel demeure l'une des plus importante du XXe siècle. On rappellera Le Poète fou, Mémento des vivants, Poésie raison ardente, Qui est cet homme, Car enfin je vous aime, Babel, grande fresque en cinq parties, dans laquelle le poète tente une « épopée spirituelle de l'histoire humaine », La Colombe, Visage nuage, Versant de l'âge, Évangéliaire, Le Poète et son Christ, Le Goût de l'un, La Nouvelle Naissance, La Face humaine, Jacob, Sophia, La Vie terrestre, Tu, Livre de l'homme et de la femme, Una ou la Mort la Vie, Duel, L'Autre, L'Arbre et le vent, Le Grand Ouvre, Cosmogonie. Pierre Emmanuel fut élu à l'Académie française, le 25 avril 1968, au fauteuil 4, succédant au maréchal Juin. Sa réception officielle eut lieu le 5 juin 1969. Après l'élection de Félicien Marceau, dont il dénonçait l'attitude collaborationniste, il se déclara démissionnaire de l'Académie en 1975 et cessa de siéger. Toutefois, ses confrères ne prirent pas acte de cette décision et attendirent sa disparition pour procéder à son remplacement, intervenu le 18 avril 1985 avec l'élection du professeur Jean Hamburger. Voilà le livre, posé à plat sur la table du bouquiniste. Plus de trente années, au cours desquelles j'ai acquis, toutefois ses Orphiques, dans la belle petite collection « Métamorphoses » dont Gallimard honorait ses poètes, il y a un demi-siècle. Une pensée - plus qu'un souvenir - m'aimantait donc. Je parle au nom de la parole : par respect et par amour. La parole m'intime une exigence à laquelle je dois obéir, et me la révèle fondée sur une sainteté hors de toute atteinte. Tous les vocables ne m'enseignent, ne m'assignent pas un même degré : mais avec une attention suffisante, même les plus dévalués, les tics de langage, les truismes, peuvent être revigorés ou guéris. Si nous entendions vraiment tout ce que nous disons, il n'y aurait ni répétition, ni truisme : tout serait vrai, nous ne parlerions jamais en vain. Notre parole serait notre éthique, et l'esthétique y gagnerait car nous éliminerions la bourre des mots inanes, ne laissant que la passion du dire, identique à la passion d'être ce qui est dit. |
Pierre Emmanuel (1916 - 1984) |
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Portrait de Pierre Emmanuel | |||||||||
Biographie / OuvresNé à Gan (Basses-Pyrénées), le 3 mai 1916. |
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