Pierre Emmanuel |
L'immense plage de néant où se meurt la syllabe Om Est l'âme ourlée de goémon mais sans limite ni couture Sa faim de Soi à marée haute est son extrême expansion Le jusant la rétracte en elle en même temps qu'il s'en retire Ce qu'il dénude est un désert dont l'aveugle miroitement Est continu avec le flot aux clivages infatigables Vus du point nul à l'infini où s'éblouit l'entendement Les âges comme les marées l'un après l'autre se recouvrent Cette unique pulsation aux intervalles infinis Est-ce l'haleine d'un Esprit qui soit en tout et rien que haleine Syllabe pleine à n'en finir de se pousser à bout de tout Et qui même aspirée à fond n'ait de fond que son origine Quand le silence se fait souffle et que l'homme devant la mer En aspirant cette rumeur s'oublie à devenir l'espace Il est enfin digne du Rien qui prend mesure de son sein Pour qu'il s'y rythme qui se crée et sans fin ni repos s'efface |
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Pierre Emmanuel (1916 - 1984) |
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Portrait de Pierre Emmanuel | |||||||||
Biographie / OuvresNé à Gan (Basses-Pyrénées), le 3 mai 1916. |
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