Pierre Loti |
À bord de ce transport qui allait partir, on le coucha dans l'un des petits lits de fer alignés à l'hôpital, et il recommença en sens inverse sa longue promenade à travers les mers. Seulement, cette fois, au lieu de vivre comme un oiseau dans le plein vent des hunes, c'était dans les lourdeurs d'en bas, au milieu des exhalaisons de remèdes, de blessures et de misères. Les premiers jours, la joie d'être en route avait amené en lui un peu de mieux. Il pouvait se tenir soulevé sur son lit avec des oreillers, et de temps en temps il demandait sa boîte. Sa boîte de matelot était le coffret de bois blanc, acheté à Paimpol pour mettre ses choses précieuses ; on y trouvait les lettres de grand'mère Yvonne, celles d'Yann et de Gaud, un cahier où il avait copié des chansons de bord, et un livre de Confucius en chinois, pris au hasard d'un pillage, sur lequel, au revers blanc des feuillets, il avait inscrit le journal naïf de sa campagne. Le mal pourtant ne s'améliorait pas et, dès la première semaine, les médecins pensèrent que la mort ne pouvait plus être évitée. |
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Pierre Loti (1850 - 1923) |
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