Pierre Louÿs |
Psyché, ma soeur, écoute immobile, et frissonne... Le bonheur vient, nous touche et nous parle à genoux. Pressons nos mains. Sois grave. Ecoute encor... Personne N'est plus heureux ce soir, n'est plus divin que nous. Une immense tendresse attire à travers l'ombre Nos yeux presque fermés. Que reste-t-il encor Du baiser qui s'apaise et du soupir qui sombre? La vie a retourné notre sablier d'or. C'est notre heure éternelle, éternellement grande, L'heure qui va survivre à l'éphémère amour Comme un voile embaumé de rose et de lavande Conserve après cent ans la jeunesse d'un jour. Plus tard, ô ma beauté, quand des nuits étrangères Auront passé sur vous qui ne m'attendrez plus, Quand d'autres s'il se peut, amie aux mains légères, Jaloux de mon prénom, toucheront vos pieds nus, Rappelez-vous qu'un soir nous vécûmes ensemble L'heure unique où les dieux accordent, un instant, A la tête qui penche, à l'épaule qui tremble, L'esprit pur de la vie en fuite avec le temps. Rappelez-vous qu'un soir couchés sur notre couche, En caressant nos doigts frémissants de s'unir, Nous avons échangé de la bouche à la bouche La perle impérissable où dort le souvenir. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Pierre Louÿs (1870 - 1925) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Pierre Louÿs | |||||||||
Biographie / OuvresPierre Louis, dit LOUYS, écrivain français né à Gand le 10 décembre 1870 et décédé à Paris le 06 juin 1925. Oeuvres principales : Les chansons de Bilitis (1894), Aphrodite (1896), La femme et le pantin (1898), Les Aventures du Roi Pausole (1901),.... |
|||||||||