Naissance: 1566 Bourges
Décès: 1612 Paris
Pierre Motin, est un poète français.
D'une haute famille bourgeoise, anoblie par lettres patentes du roi Louis XI, il suivit les cours de l'Université, alors célèbre, de sa ville natale et y reçut les leçons de Cujas. Puis il alla tenter la fortune littéraire à Paris, « centre des merveilles », et compta parmi les plus estimes poètes de 1600 à 1610, époque « ou la mort le ravist a la fleur de son asge », ainsi que l'écrit son compatriote, l'avocat Chenu, dans les Antiquités de la Ville de Bourges.
Curieuse figure, encore largement méconnue, que celle de Pierre Motin. De sa jeunesse à Bourges, dans une famille de la grande bourgeoisie, à sa venue à Paris, dans l'entourage des grands, jusqu'à sa mort, dont la date est peu sûre, il ne cesse d'écrire, laissant près de trois cent cinquante poèmes disséminés ici et là, la plupart paraissant dans des recueils collectifs sans être jamais réunis dans une édition complète. Ouvre au demeurant non seulement très abondante, mais aussi extrêmement variée, ce qui a pu même parfois faire douter qu'elle soit sortie d'une seule et même plume. Quels rapports, en effet, entre les poésies pétrarquisantes de la jeunesse, déclinant les thèmes et les figures convenus du lyrisme amoureux, les poèmes religieux, à l'inspiration vive et forte, les pièces de divertissement pour ballets, et les ouvres satiriques - les plus connues -, qui en font, auprès de Régnier et de Sigogne, un des esprits les plus mordants, et parfois les plus obscènes, du temps? Peut-être, tout simplement, outre un style précis et concret, une même sensibilité passionnée, à l'aise dans les extrêmes, évoluant aussi bien dans le registre léger, le sarcasme virulent, que la méditation profonde. Un esprit vif et tourmenté, compensant par le plaisir et l'imagination les souffrances de la vie et le sentiment de l'inéluâable de la mort.
Ouvres
Ouvres inédites de Pierre Motin, Éd. Paul d'Estrée, Paris, Librairie des bibliophiles, 1882 ; réimp. Genève, Slatkine Reprints, 1971
Poésies, éd.
G. Peureux, Paris, S.T.F.M., 2006.
Étude : Paul d'Estrée, introduction à son édition des Ouvres inédites, p. I-XXXI.
