Pierre Reverdy |
J'ai peut-être mis au vestiaire plus que mes vêtements. Je m'avance, allégé, avec trop d'assurance et quelqu'un dans la salle a remarqué mes pas. Les rayons sont pleins de danseuses. Je tourne, je tourne sans rien voir dans les flots de rayons des lampes électriques et je marche sur tant de pieds et tant d'autres meurtrissent les miens. Quel bal, quelle fête! J'ai trouvé toutes les femmes belles, tous mes désirs volent vers tous ces yeux. Tant qu'a duré l'orchestre j'ai tourné des talons sur un parquet ciré, plein d'émotion, et mes bras sont rompus d'avoir supporté tant de proies qu'il a fallu lâcher. Mais l'orchestre s'est tu, les lampes éteintes ont laissé s'alourdir la fatigue. Au vestiaire, on m'a rendu un chaud manteau contre le gel, mais le reste? Il me manque pourtant quelque chose. Je suis seul et je ne puis lutter contre ce froid. |
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Pierre Reverdy (1889 - 1960) |
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Portrait de Pierre Reverdy | |||||||||
La vie et l'Ouvre de pierre reverdyPierre Reverdy est né à Narbonne le 13 septembre 1889 à midi. Il vécut à Paris et à Solesmes; il est mort à Solesmes en 1960. Il grandit au pied de la Montagne Noire dans la maison de son père, qui lui transmet le lire et l'écrire. Plusieurs de ses proches ancêtres avaient été sculpteurs, travaillant la pierre d'église et le bois. Il fait ses études au petit lycée de Toulouse et au collège de Narb |
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