Pierre Reverdy |
Il fait si chaud que l'air vibre et que tout bruit devient assourdissant. Des meutes de chiens féroces aboient. Par les fenêtres ouvertes, les cris des femmes rivalisent avec cette fanfare barbare. Le froid a de la peine à geler ces paroles. Si les oiseaux se taisaient, si les femmes se taisaient, si les chiens étaient morts... Un moment les jardins sont calmes et tout s'endort; mais bientôt le terrible bruit recommence. Ce sont les appels du soleil et chacun y répond avec exubérance. Quelques êtres muets qu'on accable ne peuvent protester ni se venger. Le bruit souverain les opprime. Dans les fumées, par-dessus les toits qui s'en préservent seuls, j'aurais fait tournoyer ma tête comme un grelot sans pois au bout d'une ficelle. La vitesse ouatée jusqu'aux nuages et permettre au ruisseau de murmurer tout seul! Le ciel est descendu, on a refermé les fenêtres et les bouches sont closes. Après la chute des feuilles les oiseaux même n'osent plus gazouiller. Il fait si froid. L'hiver c'est l'intervalle du silence. |
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Pierre Reverdy (1889 - 1960) |
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Portrait de Pierre Reverdy | |||||||||
La vie et l'Ouvre de pierre reverdyPierre Reverdy est né à Narbonne le 13 septembre 1889 à midi. Il vécut à Paris et à Solesmes; il est mort à Solesmes en 1960. Il grandit au pied de la Montagne Noire dans la maison de son père, qui lui transmet le lire et l'écrire. Plusieurs de ses proches ancêtres avaient été sculpteurs, travaillant la pierre d'église et le bois. Il fait ses études au petit lycée de Toulouse et au collège de Narb |
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