Prosper Mérimée |
Naissance: 28 septembre 1803 à Paris Décès: 23 septembre 1870 (à 66 ans) à Cannes Né à Paris le 28 septembre 1803 dans une famille mi-artiste, mi-bohème, Prosper Mérimée, élève brillant, mais difficile, gouailleur sous un aspect froid, entreprend, après le lycée, des études de droit. Sans enthousiasme. Il préfère la littérature. Dandy moqueur, il fréquente les salons, où son ironie critique lui vaut quelques inimitiés, se lie avec Stendhal et écrit Le Théâtre de Clara Gazul qui lui vaut, à 22 ans, la notoriété. Deux ans plus tard, il rencontre Emilie Lacoste (qu'il peindra sous les traits de Diane de Turgis dans la Chronique du règne de Charles IX publiée en 1829) et en tombe amoureux, Le mari provoque le jeune séducteur en duel, et le blesse à l'épaule. Mais c'est Emilie qui soignera la blessure de son amant. Leur liaison dure peu. Pour se consoler, Mérimée voyage en Espagne. Il y rencontre la comtesse de Teba : l'une de ses filles sera l'impératrice Eugénie, et Mérimée son mentor à la cour de Napoléon III. Issu d'un milieu bourgeois et artiste, Prosper Mérimée fait des études de droit avant de s'intéresser à la littérature et de publier dès 1825 des textes, en particulier des nouvelles, qui le font connaître et lui vaudront d'être élu à l'Académie française en 1844. En 1831, il entre dans les bureaux ministériels et devient en 1834 inspecteur général des Monuments historiques. Il effectue alors de nombreux voyages d'inspection à travers la France et confie à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc la restauration d'édifices en péril comme la basilique de Vézelay en 1840, Cathédrale Notre-Dame de Paris en 1843 ou la Cité de Carcassonne, à partir de 1853. Proche de l'impératrice Eugénie, il est fait sénateur en 1853 et anime les salons de la cour, par exemple avec sa fameuse dictée en 1857. Il publie alors moins pour la littérature, se consacrant à des travaux d'historien et d'archéologue et initiant à partir de 1842, un classement des monuments historiques auquel la Base Mérimée crée en 1978 rend hommage. Après la révolution de Juillet, il devient fonctionnaire. Le soir, ses compagnons de frasques sont Musset, Delacroix, Dumas... En 1834, il est nommé inspecteur des Monuments historiques. Il va parcourir dès lors la France et, pendant vingt-six ans, sauver des centaines d'églises, faire restaurer de nombreux monuments. C'est à son action que l'on doit la sauvegarde de Vézelay, de Notre-Dame de Paris, des remparts d'Avignon... Il a pour collaborateur Viollet-le Duc dont il doit souvent refréner l'enthousiasme. Il publie la Vénus d'Ille en 1837. D'une tournée en Corse il rapporte Colomba (1840). Carmen paraît en 1845, l'année de sa réception à l'Académie française. Quand il ne s'épuise pas à voyager, il continue à mener de front plusieurs intrigues sentimentales, à écrire. Il apprend le catalan, le grec moderne et le russe, pour le plaisir de traduire Gogol et Tourgueniev. En 1853, l'impératrice Eugénie le fait nommer sénateur. Il devient un personnage quasi officiel à la Cour. Un chagrin d'amour (Valentine Delessert a mis fin à une liaison très orageuse vieille de quinze ans) le rend amer, et plus guindé que jamais, du moins en apparence. Souffrant d'asthme, il vit à Cannes une grande partie de l'année, quand il n'accompagne pas l'impératrice, organisant pour elle des soirées « culturelles » avec lectures, charades, bouts rimes... Il invente, pour amuser la Cour, la fameuse « dictée de Mérimée ». Ses dernières années sont pénibles. Ce célibataire regrette de n'avoir pas eu d'enfant, et doit refuser, tant la maladie le mine, d'être ministre de l'Instruction publique. L'asthme l'étouffé, il souffre trop pour dormir. En 1870, la guerre franco-prussienne le consterne. La défaite française l'accable. Le dandy rigide est devenu un vieillard défait, voûté. Il meurt le 23 septembre, à Cannes. Ouvrages de Maurice Parturier Une correspondance inédite de Prosper Mérimée (supplément littéraire du Figaro des 2, 9, 16 et 23 mars 1929) Mérimée, Lettres aux Grasset (La Connaissance, 1929) Curiosités sur Mérimée (Le Figaro Littéraire, 17 octobre 1931) Lettres de Mérimée à la famille Delessert - préface d'Emile Henriot (Plon, 1931) Précisions sur Mérimée (La Revue de Paris, des 1er et 15 septembre 1932) Autour de Mérimée (Giraud-Badin, 1932) idem. (Bulletin du Bibliophile, 20 mai 1932) Lettres de M. à Ludovic Vitet (Plon, 1934) Deux lettres de P. M. à George Sand (Le Divan, juillet-septembre 1935) Lettres de P. M. à Madame de Beaulaincourt, 1866-1870 (Calmann-Lévy, 1936) Introduction aux lettres de M. aux Antiquaires de l'Ouest, recueillies et annotées par Jean Maillon (1937) Correspondance générale Paris (Le Divan ; le tome VI (1850-1852) date de 1947) Une amitié littéraire, Prosper Mérimée et Ivan Tourgueniev (Hachette, 1952) |
Prosper Mérimée (1803 - 1870) |
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Portrait de Prosper Mérimée | |||||||||