Raymond Queneau |
Quand bien même serais-je à l'étal de boucherie Exposé dépecé comme un très pauvre bouf Quand Lien môme mon chef aux narines fleuries D'un oil glauque attendrait l'oignon et le cerfeuil Quand bien môme mon ventre aux tripes déroulées A la curiosité s'ouvrirait bien sanglant Quand bien même mon cour sur une assiette ornée Rejoindrait mon cerveau mon foie et mes rognons Nul ne saurait trouver parmi mes côtelettes Mes viscères et mes abats Le chardon qui fleurit semé par la conquête Que rien ne déracinera Le vivace chardon qui plante ses racines Dans les sols les plus secs et les plus rebutants Le chardon sans pitié qui frotte ses épines Pour de rudes douleurs parallèles au temps |
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Raymond Queneau (1903 - 1976) |
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Portrait de Raymond Queneau | |||||||||
ChronologieQueneau est un véritable acrobate. Toute sa vie il a jonglé entre littérature et mathématiques, malice et gravité, tendresse et dérision, érudition et innocence, humour et amertume. Curieux de tout, il a eu également une ambition encyclopédique ( la liste des livres qu'il a lus et souvent relus, établie par lui même, comporte environ 10 000 titres) et une volonté d'effectuer une recherche permanen |
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