Raymond Queneau |
Sur la mer morte auprès des feux couchants La sirène aux arbres déracinés qui flottent A donné l'ombre de ses seins et de ses reins Les claques de la vague paraissent aux noyés L'indice des poissons accourus noctivagues Lorsque fuient l'eau salée la coque les pieux de fer Les mâts chargés de fleurs et les nuages exsangues S'abattant sur la grève où vient dormir l'été Aimantés par la mort les astrolabes les planches Et les cerceaux de rhum roulent jusqu'à la falaise Auprès des tables sales et des verres mal lavés L'épice des cafés dans la plaine étonnée Ne reflète aucun lion rampant dans cette nuée Banalement vêtu de soie de pourpre et d'or Les forêts ont perdu le sourire des herbes Et les bergers mordillent leurs sifflets de sureau Touristes assidus peintres et demoiselles Abandonnent la ville où l'on ne chante plus Depuis que l'assassin a perdu ses bretelles Dans les cachots de plomb où nul ne s'est pendu |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Raymond Queneau (1903 - 1976) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Raymond Queneau | |||||||||
ChronologieQueneau est un véritable acrobate. Toute sa vie il a jonglé entre littérature et mathématiques, malice et gravité, tendresse et dérision, érudition et innocence, humour et amertume. Curieux de tout, il a eu également une ambition encyclopédique ( la liste des livres qu'il a lus et souvent relus, établie par lui même, comporte environ 10 000 titres) et une volonté d'effectuer une recherche permanen |
|||||||||