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Rémy Belleau



Douce et belle bouchelette - Poéme


Poéme / Poémes d'Rémy Belleau





Douce et belle bouchelette
Plus fraische et plus vermeillette
Que le bouton aiglantin
Au matin,



Plus suave et mieux fleurante
Que l'immortel
Amaranthe,
Et plus mignarde cent fois
Que n'est la douce rosée,
Dont la terre est arrosée
Goûte à goûte au plus doux mois.



Baise-moy ma douce amie,
Baise-moy ma chère vie,
Autant de fois que je voy
Dedans toy



De peurs, de rigueurs, d'audaces,
De cruautez, et de grâces,
Et de sous-ris gracieux,
D'amoureux, et de
Cyprines
Dessus tes lèvres pourprines
Et de morts dedans tes yeux.



Autant que les mains cruelles
De ce dieu qui a des aelles
A fiché de traits ardans
Au dedans



De mon cour : autant encore
Que dessus la rive
More
Y a de sablons menus :
Autant que dans l'air se jouent
D'oiseaux, et de poissons nouent
Dedans les fleuves cornus.

Autant que de mignardises,
De prisons, et de franchises,
De petits mors, de doux ris,
Et doux cris,



Qui t'ont choisi pour hostesse :
Autant que pour toy, maistresse,
J'ay d'aigreur et de douceur,
De soupirs, d'ennuis, de craintes :
Autant que de justes plaintes
Je couve dedans mon cour.



Baise-moy donc, ma sucrée,
Mon désir, ma
Cytheree,
Baise-moy, mignonnement,
Serrement,



Jusques à tant que je die :
Las, je n'en puis plus, ma vie,
Las, mon
Dieu, je n'en puis plus !
Lors ta bouchelette retire,
Afin que mort je soupire,
Puis me donne le surplus.

Ainsi, ma douce guerrière,
Mon cour, mon tout, ma lumière,
Vivons ensemble, vivons,
Et suivons



Les doux sentiers de
Jeunesse :
Aussi bien une vieillesse
Nous menace sur le port,
Qui toute courbe et tremblante
Nous attraine chancellante
La maladie et la mort.

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Rémy Belleau
(1528 - 1577)
 
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