René Char |
Les nuages sont dans les rivières, les torrents parcourent le ciel. Sans saisie les journées montent en graine, meurent en herbe. Le temps de la famine et celui de la moisson, l'un sous l'autre dans l'air haillonneux, ont effacé leur différence. Ils filent ensemble, ils bivaquent! Comment la peur serait-elle distincte de l'espoir, passant raviné? 11 n'y a plus de seuil aux maisons, de fumée aux clairières. Est tombé au gouffre le désir de chaleur - et ce peu d'obscurité dans notre dos où s'inquiétait la primevère dès qu'épiait l'avenir. Pont sur la route des invasions, mentant au vainqueur, exorable au défait. Saurons-nous, sous le pied de la mort, si le cour, ce gerbeur, ne doit pas précéder mais suivre? |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
René Char (1907 - 1988) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de René Char | |||||||||
Biographie / OuvresRené Char est né le 14 juin 1907 à L'Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse. Principaux ouvrages |
|||||||||