René Char |
Il faut escalader beaucoup de dogmes et de glace pour jouer de bonheur et s'éveiller rougeur sur la pierre du lit. Entre eux et moi il y eut longtemps comme une haie sauvage dont il nous était loisible de recueillir les aubépines en fleurs, et de nous les offrir. Jamais plus loin que la main et le bras. Ils m'aimaient et je les aimais. Cet obstacle pour le vent où échouait ma pleine force, quel était-il? Un rossignol me le révéla, et puis une charogne. La mort dans la vie, c'est inalliable, c'est répugnant; la mort avec la mort, c'est approchable, ce n'est rien, un ventre peureux y rampe sans trembler. J'ai renversé le dernier mur, celui qui ceinture les nomades des neiges, et je vois - ô mes premiers parents - l'été du chandelier. Notre figure terrestre n'est que le second tiers d'une poursuite continue, un point, amont. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
René Char (1907 - 1988) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de René Char | |||||||||
Biographie / OuvresRené Char est né le 14 juin 1907 à L'Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse. Principaux ouvrages |
|||||||||