René Daumal |
Les manèges tournent avec leurs carrosses de plâtre doré, les sirènes aux cheveux jaunes soufflent de leurs grandes poitrines creuses, le malheur entre dans la ville, parmi les palais bâtis par des fous, le malheur entre dans les châteaux de cartes, dans les carcasses de plâtre des maisons, dans les manèges dorés. Mettons le feu à la cité, les sirènes du manège flambent, les couleurs de leurs joues se rehaussent, le malheur, main de fer, demeure, parmi les rires de braises, et l'odeur du carton verni qui brûle rose. La main de fer demeure plus brûlante et plus sûre, beau malheur luisant dans les cendres, dernière certitude, que caches-tu dans ta paume ? ouvre les doigts, main dure mais solide, que je pose mon front brûlé dans ta chair vive et ferme, saignante de soleil tueur. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
René Daumal (1908 - 1944) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de René Daumal | |||||||||