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René de Obaldia



Coq au vin - Poéme


Poéme / Poémes d'René de Obaldia





La marquise, sans cause apparente, rendit son coq au vin sur le plastron de l'ambassadeur.
L'assemblée voulut ne rien remarquer: elle était composée de nombreux diplomates.

Jusqu'ici, la marquise, jeune et singulièrement troublante, abreuvait de joie l'ambassadeur.
Comment ce dernier aurait-il soupçonné que d'une bouche aussi divine, d'une telle voix de cristal, pussent jaillir des quartiers de coq, arrosés de ce liquide violet et généreux ?

Cela va attirer des complications avec la
Russie, pensa le
Turc qui faisait face à la marquise.
Et de satisfaction, il lissa sa fine moustache.
L'Angleterre, voisin de la beauté et heureux pendant de l'ambassadeur, ramena son genou à bâbord.
Son désir de coloniser la marquise se trouva quelque peu refroidi.
Wang-Wei-Tchou en profita pour soulever la question de l'Antarctique.
Les points de vue échangés témoignèrent de l'intelligence des nommes d'État, ainsi que de leur amour réciproque pour les
Esquimaux.

-
La
France restera toujours fidèle à sa tradition chevaleresque, claironna le général
Beauchamp de
Bompierre de
Prepucet

C'est à cet instant qu'une deuxième vague de coq au vin atteignit le
Turc, un peu trop souriant, en pleine ceinture.
L'on craignit pour les
Dardanelles.

L'Amérique étala ses pieds sur la table.
Un hobereau donna de la crête.

Plus éthérée que jamais, la marquise souriait à tous et se jeta sur la glace à la vanille.
L'Angleterre prit nettement le large.

Tout de même, la paix fut sauvegardée dans le monde quelques mois encore.



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René de Obaldia
(1918 - ?)
 
  René de Obaldia - Portrait  
 
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