René de Obaldia |
«Le geai gélatineux geignait dans le jasmin » Voici, mes zinfints Sans en avoir l'air Le plus beau vers De la langue française. Ai, eu, ai, in Le geai gélatineux geignait dans le jasmin... Le poite aurait pu dire Tout à son aise : « Le geai volumineux picorait des pois fins » Eh bien ! non, mes zinfints. Le poite qui a du génie Jusque dans son délire D'une main moite A écrit : « C'était l'heure divine où, sous le ciel gamin, LE GEAI GÉLATINEUX GEIGNAIT DANS LE JASMIN.» Gé, gé, gé, les gé expirent dans le ji. Là, le geai est agi Par le génie du poite Du poite qui s'identifie À l'oiseau sorti de son nid Sorti de sa ouate. Quel galop ! Quel train dans le soupir ! Quel élan souterrain ! Quand vous serez grinds Mes zinfints Et que vous aurez une petite amie anglaise yous pourrez murmurer A son oreille dénaturée Ce vers, le plus beau de la langue française Et qui vient tout droit du gallo-romain : « Le geai gélatineux geignait dans le jasmin. » Admirez comme Voyelles et consonnes sont étroitement liées Les zunes zappuyant les zuns de leurs zailes. Admirez aussi, mes zinfints, Ces gé à vif Ces gé sans fin Tous ces gé zingénus qui sonnent comme un glas : Le geai gela... « Biaise ! Trois heures de retenue. Motif: Tape le rythme avec son soulier froid Sur la tète nue de son voisin. Me copierez cent fois : Le geai gélatineux geignait dans le jasmin. » |
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René de Obaldia (1918 - ?) |
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Portrait de René de Obaldia | |||||||||