René Depestre |
Le soleil prend en main la sève de mes années à mesure que l'exil se retire de mes terres. Une saison de rêve irrigue les choses tendres de la vie. O poète de l'amour solaire ! ô magicien d'une Venise sans masques ni carnaval ! à ce carrefour de mon automne je sais à quel feu de miséricorde jeter le bois mort de mes ennemis : le manche de leur hache de guerre ne peut séduire aucun arbre musicien de ma forêt. Dans les mots frais du soir je trouve le lien qui unit le mythe aux nervures de la feuille, qui relie aussi le galet des rivières au tourbillon de la vie dans mes poèmes. Voici l'âge mûr du pin d'Alep et du mimosa japonais : voici le temps de jeter un pont entre le passé cubain et la neuve rumeur du vent dans mon esprit. Le temps d'éparpiller à la mer caraïbe les cendres des fausses croyances du siècle. Le jeune matin du rossignol inonde mes rives à la française. L'essor marin du nouvel être dilate le mystère du poète qui devient l'animal de tendresse qu'il est. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
René Depestre (1926 - ?) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de René Depestre | |||||||||
Biographie / OuvresRené Depestre est né en Haïti en 1926. Il fait ses études supérieures à la Sorbonne à Paris et fréquenta à cette période les poètes surréalistes. Son premier recueil de poésie paraît en 1945 (voir labibliographie de ses oeuvres [fr] sur le site web de RFO) et son premier roman en 1979. C'est un poète, romancier et essayiste. Il est expulsé de France en 1950 à cause de son engagement dans les mouve |
|||||||||