Robert Desnos |
En descendant des collines au printemps A l'heure où la rosée brille dans les toiles d'araignées Au bruit lointain du fer battu dans les forges, Au miroitement du jour dans l'eau des rivières. En descendant des collines au printemps J'ai laissé, dis-je, avec l'hiver les chagrins et les rancunes Un amour profond me transporte de joie Et ma haine elle-même me transporte et m'exalte. En descendant des collines au printemps Abandonnant des tombes vermoulues et des souvenirs, Ivre des parfums de la terre et de l'air Et me dilatant jusqu'à contenir le monde. En descendant des collines au printemps, J'ai brisé les balances où je pesais la vie et la mort, Enfin prêt à accueillir l'été et les vendanges, Prêt à accepter que le chemin, mon chemin s'interrompe. En descendant des collines au printemps Vivant de plus de joie qu'aux jours de ma jeunesse Mais attentif aux parfums de la terre et de l'air, Attentif à l'écho d'une petite chanson lointaine Chantée, d'une voix mal assurée, par une petite fille Que jamais je ne connaîtrai. |
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Robert Desnos (1900 - 1945) |
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Portrait de Robert Desnos | |||||||||
BiographieVIE DE ROBERT DESNOS BibliographieRobert Desnos, the son of a café owner, was born on July 4, 1900, in Paris. He attended commercial college, and then worked as a clerk before becoming a literary columnist for the newspaper Paris-Soir. He first published poems in the Dadaist magazine Littérature in 1919, and in 1922 he published his first book, Rrose Selavy, a collection of surrealistic aphorisms. While on leave in Morocco from hi |
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