Robert Desnos |
Le brouillard c'est tes yeux mais tes yeux sont un oreiller alors? Je voudrais bien dormir mais on tire toujours la sonnette à ma porte. Une rumeur monte des faubourgs comme une chevelure Ta poudre de riz séduira les fossoyeurs. Ils ne t'enterreront pas et tu pourriras comme une fleur d'archipel Je pêche des poissons merveilleux avec des fleurs au bout de mon hameçon. Mais la femme Un jour, c'était quinze ans après les événements que nous venons de raconter Une corniche tomba du sommet d'un palais C'était la tête d'une cariatide La guillotine est démontée pour longtemps Le sang de tous les condamnés coule dans mes veines Au détour d'un passage faiblement éclairé je la rencontrerai. je ne lui dirai rien je serai seul comme depuis avant ma naissance avec une dorade dans ma main droite une lampe électrique dans l'autre un oil fermé une porte fermée et pas de clef. Et voilà que tout un cimetière navigue sur le canal de la Marne au Rhin Les bateliers deviennent une série de larmes amères suspendus entre chair et peau près de la ville de Peine. Gardes célestes vous dressez contravention aux ballons captifs ces forçats du paradis Mais des forbans noirs salissent vos ailes noires avec la fumée. C'est les bottes de lieues cette phrase « je me vois » on y voit jour et nuit à volonté Le roi de l'univers n'a pas d'autre talisman Mon cour petit cercle de fumée attire le regard du fumeur illettré qui ignore la lettre L. Sa majesté le verre dans son palais de glaïeul Sur un mol oreiller de flon flon Chaque mort entre par la porte et sort par la porte. L'éphémère devient éphéméride à la date du septembre Le système pour déchirer le voile des vierges et celui de l'au-delà est le même C'est-à-dire un caractère nocif écrivez-moi depuis Charles Quint je sais ce qui se passe après ma mort. Je meurs au présent en écoutant la nudité des rêves interpréter à regret l'absence d'ambassadeurs qualifiés à leur bal costumé Le carabinier volontaire éteint les lumières de la musique |
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Robert Desnos (1900 - 1945) |
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Portrait de Robert Desnos | |||||||||
BiographieVIE DE ROBERT DESNOS BibliographieRobert Desnos, the son of a café owner, was born on July 4, 1900, in Paris. He attended commercial college, and then worked as a clerk before becoming a literary columnist for the newspaper Paris-Soir. He first published poems in the Dadaist magazine Littérature in 1919, and in 1922 he published his first book, Rrose Selavy, a collection of surrealistic aphorisms. While on leave in Morocco from hi |
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