wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Robert Desnos



Le poème à florence - Poéme


Poéme / Poémes d'Robert Desnos





Comme un aveugle s'en allant vers les frontières
Dans les bruits de la ville assaillie par le soir
Appuie obstinément aux vitres des portières
Ses yeux qui ne voient pas vers l'aile des mouchoirs



Comme ce rail brillant dans l'ombre sous les arbres
Comme un reflet d'éclair dans les yeux des amants
Comme un couteau brisé sur un sexe de marbre
Comme un législateur parlant à des déments



Une flamme a jailli pour perpétuer
Florence
Non pas celle qui haute au détour d'un chemin
Porta jusqu'à la lune un appel de souffrance
Mais celle qui flambait au bûcher quand les mains



Dressées comme cinq branches d'une étoile opaque
Attestaient que demain surgirait d'aujourd'hui
Mais celle qui flambait au chemin de saint
Jacques
Quand la déesse nue vers le nadir a fui

Mais celle qui flambait aux parois de ma gorge
Quand fugitive et pure image de l'amour



Tu surgis tu partis et que le feu des forges
Rougeoyait les sapins les palais et les tours

J'inscris ici ton nom hors des deuils anonymes
Où tant d'amantes ont sombré corps âme et biens
Pour perpétuer un soir où dépouilles ultimes
Nous jetions tels des os nos souvenirs aux chiens



Tu fonds tu disparais tu sombres mais je dresse
Au bord de ce rivage où ne brille aucun feu
Nul phare blanchissant les bateaux en détresse
Nulle lanterne de rivage au front des boufs



Mais je dresse aujourd'hui ton visage et ton rire
Tes yeux bouleversants ta gorge et tes parfums
Dans un olympe arbitraire où l'ombre se mire
Dans un miroir brisé sous les pas des défunts



Afin que si le tour des autres amoureuses

Venait avant le mien de s'abîmer tu sois

Et l'accueillante et l'illusoire et l'égareuse

La sour de mes chagrins et la flamme à mes doigts



Car la route se brise au bord des précipices
Je sens venir les temps où mourront les amis
Et les amantes d'autrefois et d'aujourd'hui
Voici venir les jours de crêpe et d'artifice



Voici venir les jours où les ouvres sont vaines
Où nul bientôt ne comprendra ces mots écrits
Mais je bois goulûment les larmes de nos peines
Quitte à briser mon verre à l'écho de tes cris



Je bols joyeusement faisant claquer ma langue
Le vin tonique et mâle et j'invite au festin
Tous ceux-là que j'aimai ayant brisé leur cangue
Qu'ils viennent partager mon rêve et mon butin



Buvons joyeusement! chantons jusqu'à l'ivresse!
Nos mains ensanglantées aux tessons des bouteilles
Demain ne pourront plus étreindre nos maîtresses
Les verrous sont poussés au pays des merveilles.

Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Robert Desnos
(1900 - 1945)
 
  Robert Desnos - Portrait  
 
Portrait de Robert Desnos

Biographie

VIE DE ROBERT DESNOS

Bibliographie

Robert Desnos, the son of a café owner, was born on July 4, 1900, in Paris. He attended commercial college, and then worked as a clerk before becoming a literary columnist for the newspaper Paris-Soir. He first published poems in the Dadaist magazine Littérature in 1919, and in 1922 he published his first book, Rrose Selavy, a collection of surrealistic aphorisms. While on leave in Morocco from hi

mobile-img