Robert Desnos |
La porte se ferme sur l'idole de plomb Rien désormais ne peut signaler à l'attention publique cette maison isolée Seule l'eau peut-être se doutera de quelque chose Les clairs matins d'automne la corde au cou plongent dans la rivière Le myosotis petit chien de Syracuse n'appellera jamais plus la fermière aux yeux pers de son cri de mauvais augure Du temps de Philippe le Bel à travers les forêts de cristal un grand cri vient battre les murs recouverts de lierre La porte se ferme Taisez-vous ah taisez-vous laissez dormir l'eau froide au bas de son sommeil Laissez les poissons s'enfoncer vers les étoiles Le vent du canapé géant sur lequel reposent les murmures le vent sinistre des métamorphoses se lève Mort aux dents mort à la voile blanche mort à la cime étemelle Laissez-la dormir vous dis-je laissez-la dormir ou bien j'affirme que des abîmes se creuseront Que tout sera désormais fini entre la mousse et le cercueil Je n'ai pas dit cela Je n'ai rien dit Qu'ai-je dit? Laissez laissez-la dormir Laissez les grands chênes autour de son lit Ne chassez pas de sa chambre cette humble pâquerette à demi effacée Laissez laissez-la dormir. |
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Robert Desnos (1900 - 1945) |
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Portrait de Robert Desnos | |||||||||
BiographieVIE DE ROBERT DESNOS BibliographieRobert Desnos, the son of a café owner, was born on July 4, 1900, in Paris. He attended commercial college, and then worked as a clerk before becoming a literary columnist for the newspaper Paris-Soir. He first published poems in the Dadaist magazine Littérature in 1919, and in 1922 he published his first book, Rrose Selavy, a collection of surrealistic aphorisms. While on leave in Morocco from hi |
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