Roger Gilbert-Lecomte |
Sorti de l'empyrée des océans supérieurs Sorti du zénith des cieux souterrains Le petit bout d'os Le fils de l'os mon beau poisson Miroir transfigurant os à jus Face pâle incendie des miroirs colorés déteints mais déformants Pleure ricane Car le jour qui se lève est le jour de l'affront Du blanc Le grand jour blanc qui passe à travers les murailles De boue Mais parle au moins dis quelque chose Et surtout tais-toi ne fais pas peur Dis quand même que Ce jour ne passera pas sans poches À explosions inimaginables Et qu'il pleuvra Du beurre et du sang agglutinés Alors le fils de l'os s'endort en s'éveillant et dit Renoncule somnambule Que le chapeau haut de forme qui recouvre les maisons ne doit pas décevoir Je souffre Et j'aime Un ouf de pou particulier et ta sour C'est pourquoi j'imagine un immense délire Où se noie l'ivre-mort qui croit apercevoir L'aurore horrifiée dont on ne peut que dire Qu'elle porte en son sein l'immense amour du noir Que les hommes explosion à faces d'étincelles On n'en fait plus Ou si peu Que les queues Des serpents à sonnettes et des dieux Sonnent amphigouriques à mort La mort en dentelles des morts Miroir en plâtre En dansant avec des danseuses si belles Qu'elles échauffent Des danseuses si belles Que leur beauté fait penser à l'ouf À la houle à la mort Le fils de l'os s'éveille en s'endormant et dit Bonjour Vous ne pouvez y croire mais cela arrive Pourtant Il fait bleu il fait soif il fait boire Il fait feu il fait noir il faut boire Et manger L'hostie le beefsteack le sandwich le calice La Palisse et ta sour Si belle Qu'elle en crie Comme aux jours trépassés où sa beauté naquit Parmi les pleurs les schistes les glaives et les rois Qui ne pouvaient survivre à leurs désastres rocailleux Et moins encore à eux Le fils de l'os tout écailleux s'endort en s'endormant et bien éveillé dit Bonsoir Et ajoute poire sans savoir pourquoi C'en est trop On l'agrippe par chèvre-feuille qui chèvre-pied Mais juste À ce moment béni des oiseaux de leurs plumes Le fils de l'os marche sur la tête De ses pieds C'en est trop l'entrepôt est bondé Jusqu'à la garde Barrière républicaine et myope Alors le fils de l'os s'endort en s'éveillant Et crie À cause de la journée de huit heures On ferme Aussitôt les fermes répondent à son appel Bondissent en mugissant de toutes leurs vaches à cornes Alors le fils de l'os disparaît en disant Adieu Dieu paraît c'est la fin de tout donc il faut rire Mais le fils de l'os pleure Et son délire empire Nul ne sait calmer Sa colère collant l'air où nul ne sait aimer Sa sour Qui devient tricolore et sournoise Et pleure Sa sour laitière où Dieu par les cornes veut boire Sans soif Alors le fils de l'os se corne en mugissant les vaches Le chapeau des maisons devient mansuétude Pour faire rire tout le monde et les dieux Qui pleurent leurs cornes Dévorées à jamais par le fils de l'os qui crie c'est Assez Les cétacés arrivent c'est une baleine De corset Qui crie à boire le jus Du fils de l'os de dieu de la vache Dont les cornes empestent Ma joie délirante Malheureusement se suicide Par mégarde républicaine et vache Dont les cornes et les dieux Ont soif également Et chapeau haut de forme Qui pleure Sur le fils de l'os de dieu dont les cornes sont vaches Pour le toréador plein de mansuétude Qui pleure Sur le sort de la vache qui chante Chante chante chante Sans savoir au juste pourquoi |
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Roger Gilbert-Lecomte (1907 - 1943) |
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Portrait de Roger Gilbert-Lecomte | |||||||||