Roger Gilbert-Lecomte |
J'ai refermé sur moi la porte étroite et lourde J'avais sur mon cour marqué d'un fer rigide La trace éphémère de nos derniers soupirs, J'ai regardé le ciel. Les divinités sourdes Ont fermé leur épouvantable et lent cortège Pour s'asseoir et pour dire «Cessez un instant de pleurer! Battez-vous La guerre c'est ce métal qui coule et redore Sur les fonts baptismaux d'une auréole nouvelle Les trop fidèles espoirs De vos muscles de pierres - Nous tresserons pour vous des guirlandes de fleurs Mais vous irez mourir au-delà des colonnes Dans des retraits profonds Et des vallées rougies. Où dorment des serpents Dont les anneaux meurtris au sépulcre des Vôtres - Vous marquerez l'infini D'un doigt toujours malsain Dressé vers l'infortune ». Mais je me suis tourné vers eux Pour leur cracher au visage Sans craindre leur bave. Adieu, les dieux. |
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Roger Gilbert-Lecomte (1907 - 1943) |
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Portrait de Roger Gilbert-Lecomte | |||||||||