Salomon Certon |
E Sans ton rayon la nuict au loin chassant, Ardant Tithon, qui chaud adoucissoit Son matin frais, ton los qui saisissoit Mon luth pançu succomboit impuissant : Car son frimas sur ma main amassant Un froid cuisant, quand mon doigt surpinçoit Son doux boyau, qui ton los prononçoit, Nous fit faillir un matin transissant. Mais tout à coup ton rayon nous a faict, D'un chaud hastif jouir tout à souhait, Donnant ma main à son plaisir obmis, Mon doigt au luth confus auparavant, Ma voix au chant qui la va poursuivant, Mon pas au train à mon travail promis. Y Muse, conseil ; lequel il me faut prendre Pour reposer. Le frais, l'ombre ou le vert Que ce ruisseau, ce bois, ce pré ouvert Me veut donner, me fournir et m'estendre. Son cours, son ombre et son herbage tendre Est-il trop froid, trop noir, trop descouvert ? Parle bien tost, car la fraischeur se perd, Le vert fannit, l'ombre ne veut attendre. Mais quel besoin de reposer si près, Et pour si peu consulter, si le frais, Si l'ombre, ou si la verdure m'est bonne Vois-tu la ville où nous mettrons à fin, Sans que ruisseau, ne bois, ne pré, nous donne Lieu de repos, nostre entrepris chemin ? |
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Salomon Certon (1552 - 1620) |
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Portrait de Salomon Certon | |||||||||