Salomon Certon |
a Navigage J'ose glisser sur ton douteux empire Dieu enjonché, pour y dire ton los ; Reçoy moy donc, et repousse les flots Qui troubleroient ce que je te veux dire. Si tu m entends, et comme je désire Tu me reçois sur le bleu de ton dos, Et tient mon pin en tes doigts si bien clos Que despecé sous ton onde il ne vire : Je te promets sur terre de retour Un petit temps, et le rens de son tour Tel que le pin qui coupe ton eschine : Et si ne veux qu'on y die pour toy Service nul que celuy que je doy Ores sonner sur ton onde divine. A toy Neptun, pour avoir seulement Dessus ton dos guidé nostre navire, A toy recteur du loin-flottant empire, Modérateur du liquide élément, Nous, ce troupeau qui a premièrement Foulé ton sein sans faire mal, ne nuire A rien du sien, avons soigné construire A ton honneur ce petit bastiment. Le marinier, qui de la mesme envie Que nous poussé, te commettra sa vie T'ayant icy prié dévotement Puisse sans mal, sans danger, sans naufrage, Ainsi que nous revenir seurement, Te faire icy de son salut l'hommage. |
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Salomon Certon (1552 - 1620) |
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Portrait de Salomon Certon | |||||||||