Siméon-Guillaume de La Roque |
Naissance: 1551 Décès: 1611 Siméon-Guillaume de La Roque, est un poète baroque français. Avec Malherbe, La Roque accompagna Henri d'Angoulême en Provence. Puis il passa à la Ligue et se rallia à Henri IV. En finale de la complainte qui suit, il oppose ses « bonheurs en guerre » à ses « misères en amour » dont il se lamente, exilé, comme il dit, dans le bocage. La Roque doit sa redécouverte récente à Malherbe, dont il était l'ami et sur qui on s'est rendu compte qu'il exerça, alors que celui-ci cherchait encore sa voie, une influence non négligeable. Or, s'il est vrai que les conceptions poétiques de La Roque sont en quelque sorte malherbiennes avant la lettre, faisant preuve, tant dans l'utilisation des formes et des structures poétiques que dans la façon d'intellectualiser les figures, d'une mesure et d'un équilibre qu'on peut dire classiques, il y a dans sa poésie une sorte de prolixité qui l'éloigné radicalement du Malherbe de la maturité. C'est que l'imaginaire de La Roque est riche d'obsessions qui, au sein d'une veine lyrique traditionnellement pétrarquisante, l'amènent à construire une sorte de géographie noire : les ombres y dominent, ombres des lieux retirés, des cavernes, des bois, ombres de la nuit et des songes, et bien sûr ombres de la mort. Plus que les thèmes et les motifs développés - souffrance d'amour, inconstance du monde et du cour, navigation incertaine de la vie -, ce qui fait la tonalité propre du poète, c'est cette prédilection pour le côté sombre des choses, qu'il cherche à capter par toutes les ressources d'une rhétorique habile au choc des images et aux formules surprenantes. H se construit ainsi, loin de toute attache réaliste, une sorte de monde abstrait, où c'est finalement la poésie qui se nourrit d'elle-même. La poésie de Siméon-Guillaume de La Roque combine l'influence de Ronsard et de Desportes, non sans puiser directement à diverses sources italiennes. Elle influence Malherbe, dont l'auteur est l'ami. Par le choix de ses thèmes et de ses rythmes, son ouvre se trouve ainsi au carrefour de tous les destins poétiques. Ouvres Les Premières Ouvres de S.-G. de La Roque (1590) Amours de Caritée (1595) Continuation de l'Angélique d'Arioste (1595) Les Heureuses amours de Cloridan (1596) Diverses poésies (1597) Texte en ligne Hymne sur l'embarquement de la Royne et de son arrivée en France (1600) Les Ouvres du sieur de La Roque (1609) La Chaste bergère, pastorale (1629) Étude : Gisèle Mathieu-Castellani, introduction à son édition des Poésies, p. vii-lxv. « Il se dit de Clermont en Beauvaisis. Mr Baillet, qui pouvait en être instruit, dit qu'il n'était pas de cette ville même, mais du village d'Agnès qui n'en est pas éloigné. C'était apparemment une terre de sa famille ; car La Roque était gentilhomme. Dans l'Epitre Dédicatoire de ses ouvres à la Reine Marguerite, il nous apprend, que ce qu'il savait il l'avait acquis en la conversation des Doctes, comme en la nourriture qu'il avait prise chez un Prince rempli de savoir et de mérite. Ce Prince, qu'il ne nomme pas, appartenait dit-il du côté du père à la Reine Marguerite. C'étoit donc apparamment Henri, légitimé de France, fils naturel de Henri II, qui fut grand Prieur de France, Grand Amiral, Gouverneur de Provence, tué en 1586 par le Baron de Castellane. La Roque séjourna en effet en Provence ; mais il fit aussi beaucoup d'autres courses, si l'on doit entendre à la lettre ce qu'il écrit au sonnet 59ème de ses Ouvres Chrestiennes : J'ay quarante ans passés, je sçay que c'est du monde; J'ay suivi le Dieu mars et celui des Amours : J'ay veu de maints pays les cités et les tours, Et long temps voyagé sur la terre et sur l'onde. J'ay leu de maints Autheurs la science féconde Tant que j'en ay l'esprit lassé de leurs discours : J'ay passé maintefois et les nuits et les jours A carresser la Muse où toute erreur abonde « On lit dans la vie de Malherbe, attribuée à Racan, que La Roque est mort à la suite de la Reine Marguerite, par conséquent avant 1615. On ajoute au même endroit, qu'il faisait joliment des vers et que lui et Malherbe poussèrent si vivement à cheval M. de Sully, l'espace de deux ou trois lieues, que mr de Sully en avait toujours conservé depuis du ressentiment. » |
Siméon-Guillaume de La Roque (1551 - 1611) |
Portrait de Siméon-Guillaume de La Roque |