wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Siméon-Guillaume de La Roque



Complainte - Poéme


Poéme / Poémes d'Siméon-Guillaume de La Roque





Or que la nuit et le silence
Donnent place à la violence
Des tristes accents de ma voix,
Sortez mes plaintes désolées,
Etonnez parmi ces vallées
Les eaux, les rochers et les bois.



Je viens sous la fraîcheur de l'ombre
Pour augmenter l'amoureux nombre
De ceux que j'y vois transformés,
Blâmant le sujet de ma peine,
Qui pour changer ma forme humaine
A les dieux jaloux réclamés.



Courant à mon mal volontaire
Je suis en passe ' solitaire

Changé par trop de cruauté :
L'ingrate dont j'ai l'âme atteinte,
Le veut, afin que par ma plainte
J'aille éternisant sa beauté.



Depuis caché sous ce plumage,
Nuit et jour parmi ce bocage
Je fais retentir ma langueur :
Mais enfin ma belle adversaire
Tout soudainement me fait taire
Si je parle de sa rigueur.



Maintenant la mort courroucée
Se fait objet de ma pensée,
L'espoir m'est un monstre odieux :
Le jour m'importune et m'ennuie,
Si bien qu'en cette obscure vie
Je me passerais de mes yeux.



Narcis quand ton amour extrême

Te changea mourant pour toi-même,

Ton feu s'éteignit promptement :

Mais las, ma flamme est continue !

Pour avoir ma forme perdue,

Je n'ai point perdu mon tourment.



Ainsi mon amour mémorable
Aura ce loyer misérable,
Puisque la cause est sans pitié.



Ah ! combien son âme est cruelle,
Croyant que qui ne meurt pour elle
Fait preuve de peu d'amitié.

Enfin réduit à la constance

Mon cour s'apprend à la souffrance,

Mes yeux s'accoutument aux pleurs;



En ce lieu je vis plein d'alarmes,
Contant mes erreurs par mes larmes,
Et ses beautés par mes douleurs.



Vous forêts à qui je raconte
La fureur du mal qui me dompte,
Croyez qu'Amour me fait parler ;
Je ne mens point de mon martyre ,
Car si la douleur m'en fait dire,
Le respect m'en fait bien celer.



Passants, témoins de la tristesse
D'un chevalier qu'une déesse
Exile en ce lointain séjour,
Annoncez par toute la terre
Qu'autant qu'il fut heureux en guerre,
Il est misérable en amour.



Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Siméon-Guillaume de La Roque
(1551 - 1611)
Portrait de Siméon-Guillaume de La Roque
mobile-img