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Écrire, c'est agir


Poésie / Poémes d'Simone de Beauvoir





L'été 1941 arrive, Castor et Sartre décident de passer la ligne de démarcation. Sartre veut rencontrer les écrivains repliés en zone libre et réfléchir avec eux aux actions possibles. Là encore, il se heurte à des groupes déjà constitués. Malraux déclare que seule compte l'action et que l'engagement intellectuel n'a pas d'intérêt dans les circonstances présentes.



À Paris, la vie quotidienne se durcit encore pendant l'année suivante. Les exécutions d'otages succèdent aux attentats, la population s'épuise à résoudre les mille problèmes de la nourriture, du chauffage, des vêtements. Georges de Beauvoir est mort d'une attaque en juillet 1941, laissant Françoise sans ressources. Elle trouve un travail à la Croix-Rouge, et Simone lui verse une pension mensuelle. Avec leur traitement de professeurs, Sartre et Castor ont à leur charge Françoise, Wanda, Olga et Bost. Le seul héritage de Georges, ses coupons de tissu, permet à sa veuve et à sa fille de s'habiller, et heureusement, car l'hiver 42-43 est pire encore que le précédent.





Dans ce noir qui n'en finit pas, la seule échappatoire, c'est le spectacle. Dans les théâtres, les cinémas, les cafés, il fait chaud, on rit, on oublie quelques instants que Paris vit à l'heure de Berlin. Simone vient tous les jours travailler au premier étage du Flore. Sartre publie et fait monter Les Mouches. Gallimard accepte enfin L'Invitée en 1943. C'est un succès, on parle du prix Goncourt. Mais pour être publié et plus encore primé, un livre doit passer la censure allemande. Doit-elle accepter un prix ? Le Comité national des écrivains, sorte d'organisme clandestin dont font partie des gens aussi divers qu'Aragon le communiste, Mauriac le catholique ou Paulhan l'indépendant (Sartre en est membre, à leur demande, depuis le début de l'année 1943) lui fait savoir qu'elle peut recevoir le prix mais pas donner d'interviews. Lorsque le roman de Simone paraît, en août, la presse clandestine comme la presse officielle saluent la naissance d'une nouvelle romancière, un espoir de la littérature française.



En 1943, Castor et Sartre sont tous les deux officiellement des écrivains. Publiés, reconnus, appréciés, ils ont atteint leur but. Sartre a un contrat avec Pathé pour écrire des scénarios, Simone commence son deuxième roman, Le Sang des autres, et entame un essai philosophique, Pyrrhus et Cinéas. Leur vie privée est également conforme à leurs principes : ils forment une famille avec de jeunes gens qui les admirent, en restant le couple de référence. En réalité tout n'est pas toujours aussi simple. Wanda, jalouse, veut Sartre pour elle seule. Olga et Bost forment un couple à l'intérieur de la famille. Quant à Natacha Sorokine, elle adore Simone mais n'aime pas Sartre et le fuit autant que possible.



Natacha est pour Simone comme un rappel de sa propre adolescence. Elle est en révolte contre son milieu, indépendante et volontaire. Son père la force à étudier la chimie ? Elle se rend aux cours et casse systématiquement les éprouvettes lors des expériences. Sa mère veut pour elle une vie rangée avec un beau mariage à la clef ? Elle fréquente des artistes, comme Giacometti ou Picasso, se met à voler dans les magasins - pendant l'Occupation elle met au point un trafic de vélos - et tombe amoureuse de Bourla, un jeune Juif algérien. Pour les Sorokine, c'en est trop. La responsable de tout, c'est évidemment cette Simone de Beauvoir, fille de bonne famille déchue, qui sème la contestation dans la tête de ses élèves.

La mère de Natacha vient trouver Simone à son hôtel : « Elle était redoutable, et je n'ai jamais été réputée pour ma diplomatie mondaine avec des femmes de ce genre ! C'était aussi une femme aux préjugés solidement enracinés, extrêmement antisémite. » Madame Sorokine vient lui demander de faire cesser la relation entre sa fille et Bourla ; Simone tente de la convaincre qu'elle n'a pas ce pouvoir. Elle pense alors l'affaire réglée.

Mais à la fin de l'année scolaire, elle est convoquée par la direction du lycée. On lui apprend que des parents veulent porter plainte pour détournement de mineure et ont demandé une enquête. Ils lui reprochent de vivre dans le même hôtel que leur fille et l'amant de celle-ci, et d'entretenir avec elle des relations équivoques. Si Castor n'est pas renvoyée sur-le-champ et interdite d'enseignement à des mineurs, les parents engageront des poursuites judiciaires. À l'époque, c'est la prison assurée, voire la déportation. Simone envisage un moment de se défendre devant une commission du ministère, mais ses amis lui conseillent de renoncer. Le risque est trop grand d'aggraver son cas et d'attirer l'attention sur la famille. Elle renonce à cette audition et se retrouve brutalement sans salaire, exclue de l'université, interdite d'enseignement. Sa seule satisfaction est de voir Natacha rompre avec ses parents.



Comment gagner sa vie à présent ? « Je ne sais par quel truchement j'obtins une situation de " metteuse en ondes " à la radio nationale ; j'ai dit que, d'après notre code, on avait le droit d'y travailler : tout dépendait de ce qu'on y faisait. » Elle est chargée de l'illustration sonore de l'émission « L'heure musicale », c'est-à-dire qu'elle doit fouiller dans les archives. C'est une activité qui lui convient, mais elle se sent toujours gênée de travailler pour cette radio dont la BBC chante, avec la voix de Pierre Dac, le célèbre « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand ».

Simone vit difficilement son renvoi de l'enseignement. Elle n'est pas fière de son nouveau travail, et sa jeune gloire littéraire ne compense qu'en partie ces déceptions. Sartre est maintenant célèbre, reconnu comme écrivain, philosophe et scénariste ; elle reste « l'amie de l'écrivain ». Sa célébrité doit autant au succès de L'Invitée qu'à la personnalité de son amant. Elle contribue d'ailleurs à cela en présentant toujours l'intelligence de Sartre, ses qualités littéraires et philosophiques comme supérieures aux siennes. Leurs succès et l'activité de Sartre au sein du Conseil national des écrivains leur permettent cependant de faire la connaissance de tout un milieu intellectuel : Albert Camus, écrivain et membre du réseau de Résistance Combat, Michel Leiris, ethnologue, Raymond Queneau, romancier et poète.



Alors que Simone se fait une joie de voyager à bicyclette avec Sartre durant les vacances d'été, celui-ci lui fait faux bond à la dernière minute : il ne peut laisser Wanda seule à Paris, il rejoindra Simone plus tard. Elle part seule et traverse la France jusqu'à Uzerche, où Sartre la rejoint. Ils remontent ensuite jusque chez madame Morel. Simone y reprend des forces, bien nourrie, dorlotée, avec pour seul souci de choisir chaque jour entre travailler à son roman ou lire dans la bibliothèque. Durant cette période, elle écrit souvent à sa mère, lui donne des nouvelles de chacun, décrit les menus événements de son périple ; leur relation semble enfin apaisée, la nouvelle vie de Françoise lui réussit malgré les difficultés liées à la guerre. Revigorée par ce voyage, Simone rentre à Paris prête à affronter une rentrée sans élèves, pour la première fois depuis douze ans.



La nouvelle du débarquement allié en Sicile, en juillet 1943, redonne du courage aux pays occupés. La Résistance multiplie les attaques contre l'occupant, et la vie devient encore plus difficile pour la population. Mais la perspective d'une victoire des Alliés, de plus en plus probable à mesure que l'Allemagne s'enlise en URSS, aide à garder espoir. L'année 1944 est l'année des « fiestas » : pour combattre l'angoisse quotidienne et entretenir l'optimisme, la « famille » décide de se réunir régulièrement, la nuit, pour s'amuser et rêver à l'après-guerre qui semble de plus en plus proche. La plus belle de ces fêtes a lieu le 5 juin 1944, chez Charles Dullin : tout ce que Paris compte d'artistes est là. À l'aube, Olga, Bost et Simone aperçoivent devant la gare Montparnasse une pancarte annonçant l'annulation de tous les trains. Partout, les gens parlent de la grande nouvelle : à l'aube de ce 6 juin 1944, les Alliés ont débarqué en Normandie.



Aussitôt la répression allemande se fait plus forte, les arrestations se multiplient. Jacqueline Bernard, du groupe Combat, est arrêtée et déportée; elle a le temps de faire prévenir Camus. Il fuit Paris avec Pierre, Michel et Janine Gallimard et recommande à Sartre et à Beauvoir de faire de même. Bost doit également se cacher, son nom figure sur la liste des journalistes de Combat. Le 11 août, les Américains sont à Chartres. Aussitôt, Sartre et Castor retournent à Paris. Camus leur demande de couvrir la libération de la capitale pour son journal. Ils y travaillent tous les deux, mais décident que les articles seront signés du seul nom de Sartre.

L'attitude du couple Sartre Beauvoir durant la guerre a été largement commentée. Les tentatives de Sartre pour créer un mouvement de résistance n'ont pas rencontré le succès qu'il escomptait, mais elles ont été réelles. Colette Audry, l'amie du lycée de Rouen, se souvient de « leur innocence et leur tristesse puériles » ; elle leur avait conseillé de « laisser l'espionnage à ceux qui s'y connaissaient », et de continuer à écrire afin « d'essayer d'être utiles », ce qu'ils ont fait. Si leurs ouvres publiées pendant la guerre ont du accepter la censure, ils ont aussi gardé des textes dans leurs tiroirs ou publié dans des revues clandestines. On ne peut pas non plus leur reprocher des ouvres de commande, et parmi les intellectuels parisiens restés à Paris, ils faisaient clairement partie de ceux qui ne fraternisaient pas. Ils n'ont pas cessé de fréquenter ceux de leurs amis qui étaient juifs, étrangers ou engagés dans la résistance active. Ils ont, comme la plupart des Parisiens, continué à vivre.






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Simone de Beauvoir
(1908 - 1986)
 
  Simone de Beauvoir - Portrait  
 
Portrait de Simone de Beauvoir


Ouvres

Née dans une famille bourgeoise et catholique, Simone de Beauvoir entreprend, à l'âge de 17 ans, des études de lettres et de mathématiques. En 1926, elle adhère à un mouvement socialiste et suit des cours de philosophie à la Sorbonne pour préparer le concours de l'agrégation. C'est à cette époque qu'elle fait la connaissance de Jean-Paul Sartre, qui fréquente le même groupe d'étudiants qu'elle. Dé

Bibliographie sÉlective


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