Stanislas Rodanski |
Naissance: 30 janvier 1927 à Lyon (Rhône) Décès: 23 juillet 1981 Bernard Glücksmann, dit Stanislas Rodanski, interné dans un hôpital psychiatrique, était un poète et romancier surréaliste français. Stanislas Rodanski est élevé par ses grand-mères en raison du divorce de ses parents. À partir de 1939, il est interne dans différents pensionnats et collèges entre Megève et Chamonix. Très vite, il commence à mener un vie de mauvais garçon, fait plusieurs fugues dont une en 1943 pour rejoindre une troupe de comédiens. En 1944, il commence à écrire son journal. La même année, alors qu'il retrouve sa mère à Saint-Dié, il est arrêté le 8 novembre par les Allemands et déporté dans un camp de travail en Allemagne, à Mannheim. Au lendemain de la Libération, il participe aux activités du groupe surréaliste et est l'un des fondateurs de la revue Néon. A partir de 1954 et jusqu'à sa mort, il se retire dans un hôpital de la région lyonnaise. Parmi ses ouvres : Lettre au soleil noir (1952), Lancelo et la chimère (1966), La victoire à l'ombre des ailes (préface de Julien Gracq, 1975) et des publications posthumes : Des proies aux chimères ( 1983), La montgolfière du déluge (1991). Un volume de ses Écrits a paru en 1999 chez Christian Bourgois éditeur. Au cours des années 1946-1947, il habita le plus souvent, à Lyon, sur la colline de la Croix-Rousse qui domine toute la ville, dans l'atelier de la rue des Gloriettes où demeurait sa grand-mère paternelle. Membre du mouvement Surréaliste en 1948, le surréalisme incarné par André Breton fut, à ce moment-là, pour lui, la ressource de l'esprit et son unique espoir. Espoir déçu pour Rodanski qui participa au mouvement avant d'en être écarté, en compagnie de Sarane Alexandrian et d'Alain Jouffroy, au moment de l'exclusion de Victor Brauner. Rupture sensible qui, accélérant l'affaiblissement de ses moyens de défense mentale, l'entraîna vers l'abandon. Quelques semaines plus tard, le jeudi 20 janvier 1949, Rodanski est arrêté et hospitalisé à Perray-Vaucluse, puis à Villejuif en 1952. À sa sortie de Villejuif, il retourne à Lyon, puis erre entre Lyon, Megève et Paris. Ensorcelé par ses doubles et son imaginaire, "spectr'acteur" de sa vie, à la fois spectateur, acteur et spectre de lui-même, il se réfugie et se perd de plus en plus dans les horizons chimériques de la "vérité rêvée" : "Je cherche obstinément la vérité, à travers mes illusions" ("Histoire de fou"). Mais finalement son égarement et son désespoir le conduisent à se laisser dévorer par la fiction et les délires de la folie, égaré dans la poursuite de ses chimères, victime de son rêve et de la perte de tout horizon. Il n'y a plus pour lui que des "horizons perdus", une des ritournelles obsédantes de son ouvre, associée au mythe de Shangri-La, lieu d'un bonheur perdu, qu'il découvrit à travers le film Lost Horizon (1937) de Frank Capra. Envers de cet "horizon perdu", l'hôpital psychiatrique est alors son seul et ultime refuge, loin du fracas et de l'incertitude du monde. "Trop exigeant pour vivre" (selon sa formule dans des Proies aux chimères), dans la nuit du 31 décembre 1953, âgé de 27 ans, il entre volontairement, en partie sur intervention de sa famille selon François-René Simon2, à l'hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu à Lyon d'où il ne sortira plus. S'enfermant dans le silence, avec des allures de clochard ou de sage ermite, il y mourra, 27 ans plus tard, à 54 ans, le 23 juillet 1981. Ouvres La Victoire à l'ombre des ailes, préface de Julien Gracq, illustrations de Jacques Monory, Le Soleil Noir, Paris, 1975 ; réédition Christian Bourgois, Paris, 1989. Des proies aux chimères, préface de Jean-Michel Goutier, illustrations de Jacques Hérold, éditions Plasma, Paris, 1983. Spectr'Acteur, frontispice de Jacques Hérold, éditions Deleatur, coll. Première Personne, Angers, 1983, réédité dans Des Nouvelles de Deleatur, Ginkgo éditeur, 2006. Dernier journal tenu par Arnold - 2 mai/7 juin 1948, éditions Deleatur, coll. Première Personne, Angers, 1986. La Montgolfière du Déluge, avant-propos de Jacques-Elisée Veuillet, éditions Deleatur, coll. Première Personne, Angers, 1991. Journal 1944-1948, suivi de Stan par Jacques Borgé, présentation de Jacques-Elisée Veuillet et François-René Simon, éditions Deleatur, coll. Première Personne, Angers, 1991. Le Surétant non être, éditions Unes, Draguignan, 1994. Écrits - sous le signe du Soleil Noir, édition établie par François Di Dio et Jean-Michel Goutier, Christian Bourgois, Paris, 1999. La Nostalgie sexuelle, suivi de Le chant de la Nostalgie sexuelle, frontispice de Béatrice de la Sablière, éditions L'arachnoïde, St Gély du Fesc, 2005. Requiem for me (poème), éditions Fissile, Les Cabannes, 2007. Requiem for me ("roman", 1952), frontispice de Jorge Camacho, présenté par François-René Simon et suivi de deux lettres à Jacques Veuillet, éditions des Cendres, Paris, 2009. Le cours de la liberté, frontispice de Jean-Gilles Badaire, éditions L'arachnoïde, St Gély du Fesc, 2010. Le Club des ratés de l'aventure, préface de Bernard Cadoux, peintures de Claude Viallat, Le Renard Pâle éditions, Fontaine de Vaucluse, 2012. Substance 13, éditions des Cendres, Paris, 2012. |
Stanislas Rodanski (1927 - 1981) |
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Portrait de Stanislas Rodanski | |||||||||