wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Stéphane Mallarmé



Galanterie macabre - Poéme


Poéme / Poémes d'Stéphane Mallarmé





Dans un de ces faubourgs où vont des caravanes
De chiffonniers se battre et baiser galamment
Un vieux linge sentant la peau des courtisanes
Et lapider les chats dans l'amour s'abîmant,



J'allais comme eux : mon âme errait en un ciel terne
Pareil à la lueur pleine de vague effroi
Que sur les murs blêmis ébauche leur lanterne
Dont le matin rougit la flamme, un jour de froid.



Et je vis un tableau funèbrement grotesque
Dont le rêve me hante encore, et que voici,
Une femme, très jeune, une pauvresse, presque
En gésine, était morte en un bouge noirci.

-
Sans sacrements et comme un chien, - dit sa voisine,
Un haillon noir y pend et pour larmes d'argent
Montre le mur blafard par ses trous : la lésine
Et l'encens rance vont dans ses plis voltigeant.



Trois chaises attendent la bière : un cierge, à terre,
Dont la cire a déjà pleuré plus d'un mort, puis
Un chandelier, laissant sous son argent austère
Rire le cuivre, et, sous la pluie, un brin de buis...



Voilà. -
Jusqu'ici rien : il est permis qu'on meure
Pauvre, un jour qu'il fait sale, et qu'un enfant de chceui

Ouvre son parapluie, et, sans qu'un chien vous pleure,
Expédie au galop votre convoi moqueur.



Mais ce qui me fit mal à voir, ce fut la porte
Lui semblant trop étroite ou l'escalier trop bas
Un croque-mort grimpant au logis de la morte
Par la lucarne, avec une échelle, à grands pas.



La mon a des égards envers ceux qu'elle traque :
Elle enivre d'azur nos yeux, en les fermant,
Puis passe un vieux frac noir et se coiffe d'un claque
Et vient nous escroquer nos sous, courtoisement.



Du premier échelon jusqu'au dernier, cet être
Ainsi que
Roméo fantasquement volait,
Quand, par galanterie, au bord de la fenêtre,
Il déposa sa pipe en tirant le volet.

Je détournai les yeux et m'en allai : la teinte
Où le ciel gris noyait mes songes, s'assombrit,

Et voici que la voix de ma pensée éteinte
Se réveilla, parlant comme le
Démon rit.

Dans mon cour où l'ennui pend ses drapeaux funèbres
Il est un sarcophage aussi, le souvenir.
Là, parmi ses onguents pénétrant les ténèbres,
Dort
Celle à qui
Satan lira mon avenir.



Et le
Vice, jaloux d'y fixer sa géhenne,
Veut la porter en terre et frappe aux carreaux, mais
Tu peux attendre encor, cher croque-mort : ma haine
Est là dont l'oil vengeur l'emprisonne à jamais.



Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Stéphane Mallarmé
(1842 - 1898)
 
  Stéphane Mallarmé - Portrait  
 
Portrait de Stéphane Mallarmé

Biographie / chronologie

1842
- Naissance à Paris le 18 mars.

Orientation bibliographique / Ouvres

Ouvres :
Deux éditions principales, disponibles en librairie : Poésies, Edition de 1899, complétée et rééditée en 1913, puis à plusieurs reprises par les éditions de la Nouvelle Revue française (Gallimard) ; préface de Jean-Paul Sartre pour l'édition dans la collection « Poésie/Gallimard ». Ouvres complètes (un volume), Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard. Edition établie et présentée par

mobile-img