Stéphane Mallarmé |
I Chez celles dont l'amour est une orange sèche Qui garde un vieux parfum sans le nectar vermeil, J'ai cherché l'Infini qui fait que l'homme pèche, Et n'ai trouvé qu'un Gouffre ennemi du sommeil. - L'Infini ; rêve fier qui berce dans sa houle Les arbres et les cours ainsi qu'un sable fin ! - Un Gouffre, hérissé d'âpres ronces, où roule Un fétide torrent de fard mêlé de vin ! II O la mystique, ô la sanglante, l'amoureuse, Folle d'odeurs de cierge et d'encens, qui ne sus Quel Démon te tordait le soir où, douloureuse, Tu léchas un tableau du Saint-Cour de Jésus. Tes genoux qu'ont durcis les oraisons rêveuses, Je les baise, et tes pieds qui calmeraient la mer. Je veux plonger ma tête en tes cuisses nerveuses Et pleurer mon eneur sous ton cilice amer : Là, ma sainte, enivré de parfums extatiques, Dans l'oubli du noir Gouffre et de l'Infini cher, Après avoir chanté tout bas de longs cantiques J'endormirai mon mal sur votre fraîche chair. |
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Stéphane Mallarmé (1842 - 1898) |
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Portrait de Stéphane Mallarmé | |||||||||
Biographie / chronologie1842 - Naissance à Paris le 18 mars. Orientation bibliographique / OuvresOuvres : Deux éditions principales, disponibles en librairie : Poésies, Edition de 1899, complétée et rééditée en 1913, puis à plusieurs reprises par les éditions de la Nouvelle Revue française (Gallimard) ; préface de Jean-Paul Sartre pour l'édition dans la collection « Poésie/Gallimard ». Ouvres complètes (un volume), Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard. Edition établie et présentée par |
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