wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Sully Prudhomme



Le cygne - Poéme


Poéme / Poémes d'Sully Prudhomme





Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,

Le cygne chasse l'onde avec ses larges palmes,

Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil

À des neiges d'avril qui croulent au soleil ;

Mais, ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphire,

Sa grande aile l'entraîne ainsi qu'un lent navire.

Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,

Le plonge, le promène allongé sur les eaux,

Le courbe gracieux comme un profil d'acanthe,

Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.

Tantôt le long des pins, séjour d'ombre et de paix,

Il serpente, et laissant les herbages épais

Traîner derrière lui comme une chevelure,

Il va d'une tardive et languissante allure ;

La grotte où le poète écoute ce qu'il sent,

Et la source qui pleure un éternel absent,

Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule

En silence tombée effleure son épaule ;

Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,

Superbe, gouvernant du côté de l'azur,

Il choisit, pour fêter sa blancheur qu'il admire,

La place éblouissante où le soleil se mire.

Puis, quand les bords de l'eau ne se distinguent plus,

À l'heure où toute forme est un spectre confus,

Où l'horizon brunit, rayé d'un long trait rouge,

Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,

Que les rainettes font dans l'air serein leur bruit

Et que la luciole au clair de lune luit,

L'oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète

La splendeur d'une nuit lactée et violette,

Comme un vase d'argent parmi des diamants,

Dort, la tête sous l'aile, entre deux firmaments.

Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Sully Prudhomme
(1839 - 1907)
 
  Sully Prudhomme - Portrait  
 
Portrait de Sully Prudhomme
mobile-img