Sylvain Maréchal |
Art sublime des vers, que nos dévots aïeux Dégradaient sous le nom de langage des dieux, De la vérité sainte éloquent interprète! Que ma lyre brisée à jamais soit muette, Si je te prostitue au culte des autels ; Si, par ton ascendant, j'abuse les mortels, Si de leurs préjugés, de leur vieille folie, Je te rends la complice, auguste Poésie ! Embellir la raison, et faire aimer sa loi, Voilà ton but ; le reste est indigne de toi : Je veux te rappeler à ta noble origine. Muses, qui trop souvent sur la double colline, Sans choix, avez admis les plus vils imposteurs, Et qui leur prodiguez vos coupables faveurs ; Aux seuls amis du vrai, désormais indulgentes, Ne prêtez qu'à leurs mains vos armes triomphantes. Et sur l'autel détruit du préjugé vaincu. Consacrez vos talents à la seule vertu. |
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Sylvain Maréchal (1750 - 1803) |
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Portrait de Sylvain Maréchal | |||||||||